Devant une centaine de personnes rassemblées le 28 août dernier place du 11-Novembre, avec Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, Laurent Montoya est ému et heureux. La Ville a accepté de sceller une plaque commémorative en l’honneur des combattantes et des combattants étrangers morts pour la France. Cette initiative personnelle a été soutenue par cinq associations mémorielles locales espagnoles.

C’est en se plongeant dans les archives laissées par son père, résistant espagnol réfugié à Bordeaux, que Laurent Montoya a eu l’idée de lancer ce projet d’hommage à tous les étrangers qui ont perdu la vie pour la patrie française. De page en page, il découvre que son père a passé une décennie de sa vie à naviguer de camps en camps de réfugiés, puis a été déporté en Allemagne dans un camp de concentration après avoir œuvré dans des actions de résistance sur le sol bordelais. « Il ne parlait jamais de ses profondes séquelles physiques et morales », se souvient Laurent Montoya.

Des refus

Pour rendre hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes de toutes nationalités qui se sont battus et sont morts pour la France, il a proposé à une trentaine de communes environnantes de Bordeaux de poser des plaques commémoratives.

« Je suis assez surpris ! À part Blaye et Bordeaux, qui viennent d’installer leur plaque, seule une petite poignée d’autres communes ont répondu positivement. Pour les autres, c’est non. J’ai un peu de mal à entendre certaines raisons de refus : ça coûte trop cher pour nous… Les monuments aux morts sont réservés aux Français… »

En remerciant chaleureusement Laurent Montoya pour son initiative, le maire de Bordeaux a quant à lui salué l’initiative : « À l’heure où le repli sur soi et le nationalisme gagnent dangereusement du terrain, nous tenons à réaffirmer l’esprit de liberté de la ville de Bordeaux. »