Selon une information du New York Times, confirmée par le musée au journal américain, Bénédicte Savoy occupera la Chaire du Louvre en 2026. Elle succédera au philosophe Souleymane Bachir Diagne, titulaire en 2024, et à Glenn Lowry, directeur du MoMA, en 2025. Créée en 2009, la Chaire du Louvre est un dispositif académique, sans responsabilités administratives, confié à une personnalité internationale, offrant un espace d’influence intellectuelle destiné à nourrir la réflexion sur le musée et ses collections grâce à un cycle de conférences.
La nomination de Bénédicte Savoy est hautement symbolique et risque d’alimenter la polémique. En 2018, elle a corédigé avec Felwine Sarr un rapport commandé par Emmanuel Macron sur la restitution du patrimoine africain, à la suite de son discours de Ouagadougou en 2017. Ce document, premier du genre en France, a ouvert un débat public et politique en soulignant que 85 à 90 % des œuvres africaines majeures se trouvent hors du continent.
Ce rapport avait été fortement critiqué. Stéphane Martin, ancien président du Musée du Quai Branly l’avait ainsi qualifié de « cri de haine contre le concept de musée ».
Ancienne élève de l’École normale supérieure, agrégée d’allemand et docteure en études germaniques, Bénédicte Savoy est spécialiste des transferts culturels. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le prix Gottfried Wilhelm Leibniz en 2016 et le Prix européen de l’essai 2025 pour À qui appartient la beauté ?. Elle siège au conseil scientifique du Louvre depuis 2015.
Durant son année de chaire, elle proposera une série de conférences consacrées aux enjeux contemporains de la propriété, de la provenance et de la restitution des œuvres. Le programme précis n’a pas encore été communiqué, mais tout indique qu’elle accordera une attention particulière aux processus de restitution.