Le Cachou Lajaunie est introuvable. Et pour cause, la production de cette confiserie toulousaine est à l’arrêt. Une grande page qui se tourne et un gros morceau de patrimoine local qui disparait, à Toulouse.
Il n’y a plus rien à se mettre sous la dent. Le Cachou Lajaunie, petit bonbon toulousain au réglisse, c’est terminé ! On ne trouve plus les fameuses boîtes rondes de couleur jaune, dans aucun supermarché, ni même dans la pharmacie Lajaunie, à Toulouse. Pourtant il y a encore de la demande, souligne Jean-Frédéric Bourva, gérant de la pharmacie Lajaunie, route de Seysses, au sud de la ville rose : « ça fait un an que je n’en ai plus. Jusqu’à présent, je me fournissais auprès d’un grossiste alimentaire qui vendait des cachous en présentoir. Mais la dernière fois que j’ai voulu en acheter, il était en rupture de stock, il n’avait pas réussi à avoir la commande qu’il avait faite. »
Des demandes à l’étranger
Un succès local, à Toulouse, mais aussi international. « J’avais des appels de deux personnes à l’étranger, qui ne trouvaient pas de Cachous parce que ce n’était pas commercialisé dans ces pays là, précise Jean-Frédéric Bourva. Donc il me demandaient parfois de faire des colis pour leur expédier des cachous à l’endroit où ils étaient, par exemple au Portugal ou en Allemagne. J’ai même une confiserie allemande qui m’a commandé régulièrement des cachets, qui passait par nous parce qu’ils n’avaient pas de réseau de distribution en Allemagne je suppose. Donc ils se disaient qu’en en pharmacie Lajaunie, j’avais peut-être une possibilité d’en avoir. »
Né et fabriqué dans la ville rose, quartier Fontaine Lestang pendant de nombreuses décennies, le Cachou a été créé par le pharmacien toulousain Léon Lajaunie, en 1880 (il y a 145 ans). La production de Cachou avait ensuite été revendue en 2023 par Mondeléz, à l’entreprise italo-néerlandaise Perfetti Van Melle. Mais depuis plusieurs mois, la production est donc à l’arrêt.
« Une perte du patrimoine »
Une institution à Toulouse qui a marqué toute une génération, notamment grâce à sa publicité ou à sa petite boîte jaune et ronde. « C’est quelque chose de triste, parce que c’est quand même une perte du patrimoine, soupire Jean-Frédéric Bourva. Le son des Cachous dans la boîte, c’est quelque chose qui rappelle des souvenirs, à certaines personnes qui sont habitués à consommer ces bonbons. »
La nostalgie envahit également Françoise et Natalène, devant un supermarché : « c’était bien bon ! C’était petit, c’était pas trop riche en calories… Quand j’étais petite, tout le monde mangeait des Cachous Lajaunie. » Mais ça, c’était avant… La fin des Cachous, c’est aussi la fin d’une époque. « Je pense que les enfants sont habitués à autre chose, observe Nathalie. C’est peut être ça qui fait que ça ne se vend plus. Je travaille dans une école et je peux vous dire que les Cachous, il n’y en a plus. »
Dernier maigre espoir de revoir un jour les Cachous en rayon : une pétition lancée sur internet, qui appelle à sauver « les Cachous Lajaunie, trésor du patrimoine toulousain » Elle compte déjà plus de 1.200 signatures, ce jeudi 4 septembre 2025 dans la soirée.