Par

Thibault Nadal

Publié le

5 sept. 2025 à 6h04

C’est le chantier d’envergure de cette 2025 à Marseille. Depuis le mois de février 2025, la Bonne Mère se refait une beauté. En plein cœur de l’été, la statue de la vierge a disparu du paysage de Notre-Dame de la Garde. Derrière les échafaudages, les ouvriers sont à pied d’œuvre pour la restaurer. Ce mercredi 3 septembre 2025, une nouvelle étape cruciale a démarré avec l’arrivée des doreuses, dont actu Marseille vous dévoile les coulisses.

« On a découvert sept impacts de balles »

Les Marseillais ont perdu un bout de leur ville depuis le 21 juillet. La statue de la vierge ne domine plus le ciel de la cité phocéenne. « Il a fallu préparer la statue », explique Xavier David, l’architecte du chantier qui parle de cette étape comme « la plus difficile, car il a fallu décaper le cuir, le dessaler puisqu’il y avait encore beaucoup de sel présent ».

« Pour moi, le décapage de la statue et la réparation de toutes ses blessures étaient plus complexes. On a retrouvé entre 60 et 70 blessures », ajoute-t-il. Parmi elles, plusieurs ont dû surprendre les ouvriers. « On a découvert sept impacts de balles qui datent de la libération de Marseille », poursuit Xavier David qui n’avait connaissance que d’une lors de son arrivée sur le chantier.

« Des hyper spécialistes »

Désormais, la statue est aux mains des quatre doreuses, des ateliers Gohard, présentes sur le chantier depuis ce mercredi 3 septembre, des « hyper spécialistes », comme les appelle Xavier David.

C’est un travail d’un grand raffinement avec des gestes très ajustés, car c’est de l’or. Elles vont déposer entre 30 et 35 000 feuilles de 84×84 mm afin de recouvrir les 100 m2 de surface.

Xavier David
Architecte de la restauration de Notre-Dame de la Garde

Six étapes pour les doreuses

Cyrielle D’Antoni est l’une d’elles. Une fierté pour celle qui est originaire de la région Provence-Alpes Côte d’Azur. « Pour moi, c’est vraiment important de participer à ça ». Elle n’hésite pas à comparer son travail à celui des artisans qui ont travaillé sur la réouverture de Notre-Dame de Paris.

Durant un mois, leur travail va être découpé en six étapes : « Il y a d’abord le sablage, puis une pose de peinture anticorrosion, et d’autres couches de peinture. On va ensuite poser des couches de gomme-laque, un vernis isolant et une accroche. Ensuite, on va peser la feuille d’or et enfin un petit coup de matage avec de l’eau et de la gélatine et elle sera toute redorée », explique-t-elle à actu Marseille.

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Devant notre rédaction, Cristelle D’Antoni a déposé plusieurs feuilles d’or, en suivant un protocole très précis : après avoir posé les dernières couches qui doivent sécher plus de 12h, l’artisane peut commencer la pose des feuilles. Pour qu’elle colle bien, elle pose la palette composée de 500 feuilles sur sa joue afin de créer de l’électricité statique. Une fois déposée, elle s’attelle à la nettoyer avec un pinceau.

La différence entre le avant et après la dépose des feuilles d'or.
La différence avant/après la dépose des feuilles d’or. (©TN / actu Marseille)

« Un travail méticuleux et de patience » dans le but de rendre son éclat d’antan à la Bonne Mère, abîmée notamment par le sel.

La réouverture prévue les 7 et 8 décembre

Entre-temps, la statue va retrouver une partie de son habillage. « Mi-septembre, un hélicoptère va nous déposer la couronne au sommet de la statue », nous annonce l’architecte.

Le début de la fin du chantier. « À partir de là, on pourra commencer le démontage pour le terminer mi-novembre », poursuit Xavier David.

Les Marseillais, eux, pourront redécouvrir la Bonne Mère le dimanche 7 décembre. Le lundi, la journée sera dédiée aux nombreux donateurs.

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