Jusqu’à l’énoncé du verdict qui l’a condamné, jeudi 4 septembre, à quinze ans de réclusion criminelle pour le viol de deux petits mendiants de Manille aux Philippines, Julien P., ancien enquêteur de la brigade des mineurs de Marseille, a donné le sentiment de vouloir en finir au plus vite et de regagner au plus tôt sa cellule. A l’heure des plaidoiries des parties civiles, l’avocat de la Fondation pour l’enfance, Mᵉ Baptiste Bellet, a d’ailleurs résumé d’une formule le sentiment donné par cet accusé impassible durant quatre jours : « Je plaide coupable. Condamnez-moi lourdement. J’irai consulter des psychiatres, mais laissez-moi tranquille. »

La cour criminelle des Bouches-du-Rhône a prononcé une période de sûreté des deux tiers de la peine, une mesure de suivi sociojudiciaire pendant dix ans à compter de sa libération avec une injonction de soins, ainsi que les interdictions, définitivement, d’exercer la profession de policier et toute activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs et, durant cinq ans, de quitter le territoire national.

Tous les acteurs du procès ont échoué à fendre la carapace de cet homme de 46 ans avec « un profil de pédophilie et de mythomanie », selon l’avocate générale Sylvaine Schumacher. « Un docteur Jekyll décrit comme solaire, lumineux et un Mister Hyde qui a dupé ses collègues alors même qu’ils disposent pourtant d’outils en matière de détection des abuseurs sexuels, jusqu’à ce que son binôme, Christophe A., démasque cet imposteur », a-t-elle détaillé durant son réquisitoire.

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Aveux cantonnés à un strict minimum

S’il n’a cessé de clamer sa culpabilité et promis aux juges de « tout dire », Julien P. n’est pas allé au bout des choses, cantonnant ses aveux à un strict minimum. « Vous plaidez coupable quand on vous met l’évidence sous les yeux », lui a lancé Mᵉ Joanny Moulin, avocat d’Enfance et Partage. Confronté à ses deux victimes, deux frères orphelins des rues âgés de 11 et 15 ans lorsqu’il reconnaît les avoir violés en septembre 2018 et que la cour criminelle a entendus, mercredi, depuis Manille en visioconférence, Julien P. s’est excusé. Pour, aussitôt la connexion coupée avec les Philippines, limiter ces contacts à deux fois avec l’aîné, une seule fois avec le plus jeune sur un terrain vague du quartier de Malate, à Manille.

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