Le secret aura été bien gardé. Juste avant l’ouverture du sommet Choose France, au mois de mai, l’Élysée révèle que le fleuron tricolore de la défense Thales et le poids lourd taïwanais de l’électronique Foxconn envisagent d’implanter sur notre sol une usine de semi-conducteurs. Le projet doit se faire en partenariat avec Radiall, spécialiste des connecteurs et composants. « Un pas vers l’autonomie stratégique pour la microélectronique », exulte la présidence. L’annonce fait l’effet d’une bombe, alors que la France peine à se réindustrialiser et que 80 % de la production de semi-conducteurs provient d’Asie du Sud-Est.

Certes, la France avait déjà réussi à convaincre l’entreprise taïwanaise Prologium de se lancer dans une gigafactory de batteries à Dunkerque. Le montant d’investissement attendu de Foxconn est moindre, puisqu’il doit contribuer avec Thales et Radiall à une enveloppe de « seulement » 250 millions d’euros. Mais en termes d’images, le nom de ce champion taïwanais claque bien davantage et laisse espérer un effet d’entraînement vis-à-vis d’autres acteurs, taïwanais et étrangers. C’est donc un joli coup.