Quatre ans après un décevant troisième chapitre, The Conjuring: Last Rites vient redonner ses lettres de noblesse à la franchise d’épouvante, dont la réputation en a pris pour son rhume au fil des ans. 

Amorcée il y a 12 ans, la saga The Conjuring (ou La conjuration, au Québec) est venue revigorer l’industrie cinématographique avec un premier, puis un second, chapitre franchement terrifiant. À l’écran prenaient alors vie Ed et Lorraine Warren, un couple de démonologues et enquêteurs du paranormal bien réels qui ont combattu spectres, démons et entités durant plusieurs décennies.

Puis, la franchise s’est essoufflée considérablement au fil de films dérivés, consacrés à Annabelle et Valak (alias la Religieuse), deux entités particulièrement tenaces et violentes ayant donné du fil à retordre aux Warren. Leur qualité, discutable, a ainsi entaché la réputation de la marque, une sale besogne qu’a ensuite continuée le cinéaste Michael Chaves avec The Conjuring: The Devil Made Me Do It, en 2021.

Celui-ci, on l’avoue, nous a laissé un goût particulièrement amer en bouche. Et comme on a confié la réalisation du quatrième (et dernier?) chapitre de la célèbre saga d’épouvante à ce même réalisateur, c’est avec certaines appréhensions qu’on a pris place dans une salle obscure pour visionner Last Rites.

La dernière enquête des Warren

La bonne nouvelle? Le cinéaste a appris de ses leçons, puisant cette fois-ci dans les dossiers des Warren pour en sortir leur dernière enquête en carrière, celle qui les a poussés à ranger leur bible pour de bon, en 1986.

Ainsi, les cinéphiles font la connaissance des Smurl, une famille de la Pennsylvanie tourmentée par une entité (ou serait-ce plusieurs?) s’acharnant sur ses membres à grands coups d’actes violents, d’apparitions malveillantes et de phénomènes inexplicables troublants. Tout ça, à la suite de l’arrivée dans le domicile familial d’un miroir antique ayant déjà, deux décennies auparavant, croisé la route des Warren.


Photo fournie par Warner Bros Pictures

Même si l’histoire réelle derrière ce film a été édulcorée pour en éliminer certains des détails les plus scabreux, les enjeux sont plus grands que d’ordinaire. Plus périlleux. Et plus personnels pour Ed et Lorraine Warren. Et ça, ça permet aux cinéphiles de mieux adhérer à cette proposition, à s’investir davantage émotionnellement auprès de ces personnages mythiques. En ajoutant à la recette usuelle moult images saisissantes, des scènes terrifiantes et des ambiances délicieusement glauques, Michael Chaves se rapproche ici de l’essence de The Conjuring, des éléments qui ont permis à la franchise de rallier autant de fans en peu de temps.

(Beaucoup) trop long

Par contre, avec sa durée de 2 h 15 min, cet ultime chapitre de la saga Conjuring accuse de nombreuses longueurs, venant ainsi mettre à rude épreuve la patience des cinéphiles. Et, cherchant à conclure une saga s’étant échelonnée sur plus d’une décennie, Michael Chaves et ses scénaristes ont tenu à y coller un épilogue bourré de bons sentiments, histoire de boucler la boucle des Warren qui, en théorie, ne devraient pas réapparaître à l’écran dans les années à venir. Oui, c’est satisfaisant. Mais c’est un tantinet mielleux. 

Surtout que, à l’ère actuelle, nul n’est à l’abri d’un antépisode superflu (ou prequel, dans le jargon cinématographique), une relance (les fameux reboots) ou encore un énième film dérivé s’inscrivant dans l’univers de The Conjuring.

Car s’il y a une chose que les Warren nous ont apprise, c’est que les démons ne prennent jamais de répit. Ils peuvent se laisser oublier quelque temps, mais ils finissent toujours par revenir nous hanter.

The Conjuring: Last Rites ★★★✰✰

Un film de Michael Chaves. Avec Patrick Wilson, Vera Farmiga et Mia Tomlinson. À l’affiche.