Notamment déréglé par l’arrivée massive des meublés touristiques, le marché de la location à Nice et dans les Alpes-Maritimes ressemble à un parcours du combattant. Une situation également liée à la chute des ventes.
Il est aujourd’hui extrêmement compliqué de dénicher un appartement à louer dans les Alpes-Maritimes, particulièrement à Nice. Et s’il en reste quelques uns de disponibles, leur prix n’est pas toujours accessible, ou en tout cas, il se situe généralement au-dessus du marché.
Il y a évidemment des exceptions, comme Grasse (15 euros le mètre carré selon notre baromètre exclusif au 1er août) ou La Colle-sur-Loup (15,5 euros), mais la norme tourne davantage entre 19 et 22 euros sur le territoire maralpin. On peut même grimper jusqu’à 31 euros à Villefranche-sur-Mer par exemple.
Des loyers de plus en plus onéreux
D’après l’observatoire Transaction et location Guy Hocquet, les tarifs ont grimpé de 4,8% en un an en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Si l’offre s’est stabilisée au premier trimestre 2025, elle est en net recul dans la région depuis douze mois (-4,7%). Pas de quoi faire redescendre la tension dans le parc locatif !
L’une des raisons de cette dynamique provient de la baisse des transactions immobilières. S’il y a un peu de mieux suite à la diminution des taux d’intérêt, l’année 2024 fut terrible. Les ventes dans l’ancien ont chuté de 10% dans les Alpes-Maritimes en comparaison à 2023, qui n’était déjà pas un bon cru. Ce n’est pas franchement plus rassurant pour le neuf, qui était au même niveau qu’en 2023.
Les primo-accédants sont les plus pénalisés. Or, cette panne impacte directement la location, car les résidents hésitent, voire abandonnent leur projet d’investissement, et restent dans leur habitation. Formant ainsi un « bouchon » dont il est difficile de prévoir la fin.
Le poids des locations Airbnb
À tout cela vient se greffer le dossier des meublés touristiques/saisonniers. Déjà en déficit de logements, le secteur du Sud-Est est en plus submergé par ces biens proposés sur les plateformes comme Airbnb ou Booking.
En 2022, d’après l’INSEE, les résidences secondaires et habitations occasionnelles représentaient un quart de l’ensemble des propriétés maralpines (14% pour la capitale). Il faut dire que le bénéfice est entre quatre et huit fois supérieur à un bail à l’année, avec des risques existants mais limités (et inférieurs aux contrats longue durée).
La demande est en effet énorme dans une région Provence-Alpes-Côte d’Azur première de France au nombre de nuitées par an. Au sein de la collectivité, c’est le département maralpin qui en cumule le plus (7,6 millions dans les hébergements de type Airbnb). Nice se trouvait même dans le top 10 des destinations européennes en 2022.
Nice entend muscler son dispositif
Si la population niçoise a progressé entre 2016 et 2022 – de 3% d’après les chiffres de l’INSEE mis à jour en juillet – certains quartiers les plus touristiques ont perdu jusqu’à 7% de leurs habitants. De plus, 6% du parc locatif serait actuellement transformé en meublés touristiques.
Face à ce phénomène, la mairie souhaite montrer les muscles avec l’arrivée de quotas dans des secteurs clés ou encore la lutte contre la prolifération des boîtes à clés. Aidée aussi par les dernières réformes nationales, la municipalité veut diviser « a minima de moitié » les nouvelles locations saisonnières dans les zones tendues. Avec pour cela plus d’agents dédiés aux contrôles des abus.