Alors que deux de ses opposants annoncent s’unir derrière une liste commune pour la droite et le centre, en vue des municipales 2026, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a tenu ce jeudi sa conférence de rentrée. Un évènement auquel s’est forcément invité le sujet de ces prochaines élections.
A six mois des prochaines élections municipales, l’ombre du scrutin plane déjà sur la rentrée des politiques. A Bordeaux, les conseillers d’opposition Alexandra Siarri, ancienne adjointe d’Alain Juppé, et Thomas Cazenave, actuel député et ancien ministre macroniste, viennent d’annoncer leur alliance pour une union de la droite et du centre. Au même moment, le maire Pierre Hurmic faisait ce jeudi 4 septembre sa conférence de presse de rentrée à l’Hôtel de Ville, la dernière de ce mandat avant de remettre l’écharpe en jeu en mars.
Si le rendez-vous avait pour ambition de faire le point sur ses derniers projets, aboutis et livrés dans les prochains mois, le sujet des municipales s’est malgré tout imposé.
« Ma décision est prise, mais l’heure n’est pas venue »
Derrière son pupitre et entouré de son équipe, le maire de Bordeaux a d’abord plutôt évité les allusions aux élections, pour dérouler la feuille de route des derniers mois de son mandat. Entre projets de végétalisation, de transports, sur le logement ou l’éducation, Pierre Hurmic semble surtout vouloir boucler les chantiers encore en cours avant les municipales. Et pas la peine d’insister, ce n’est toujours pas « le moment de dire si je serai candidat aux prochaines élections ». Même si le suspense reste faible : « Ma décision est prise, mais l’heure n’est pas venue. »
Pourtant, difficile pour le maire écologiste d’éviter la question, alors que ses deux opposants Alexandra Siarri et Thomas Cazenave annoncent unir leurs forces « au sein d’une liste commune ». « Un non-sujet, répond Pierre Hurmic, que je ne préfère pas commenter car c’était attendu. »
Réponse autour de la sécurité
Malgré ce détachement apparent, le maire de Bordeaux profite de sa conférence de rentrée pour répondre indirectement à ses opposants, notamment lorsqu’il en vient à la thématique sécurité. Pierre Hurmic l’assure, certains d’entre eux ont propagé des fake news, en reprenant des chiffres tronqués du ministère de l’Intérieur, dans le but d’affirmer que sous son mandat, « Bordeaux est devenue la ville la plus dangereuse de France. » « Tout le monde sait que ce n’est pas vrai, renchérit l’édile, car les vrais chiffres, ceux qui prennent en compte tous les facteurs, montrent au contraire que la délinquance à diminué de 4,1%. Je suis un maire impliqué sur cette thématique, même les citoyens nous disent qu’ils ont l’impression de voir plus de bleu dans les rues, en faisant référence aux policiers. »
Un dossier qui sera brûlant dans les prochaines élections, entre l’opposition qui en a fait son fer de lance et l’équipe municipale qui ne compte pas le lâcher en fin de mandat. « En cette rentrée nous continuons les recrutements du côté des policiers, affirme Marc Etcheverry, adjoint au maire en charge de la sécurité, on vise jusqu’à 200 agents de police d’ici à la fin du mandat. On veut aussi continuer de développer une police de proximité, également à pied ou en vélo. La sécurité a toujours fait partie de notre politique. »
Qu’il s’agisse de sécurité ou d’autres projets pour la ville, ils pourraient en tout cas être voués à se poursuivre au-delà de 2026, projette Pierre Hurmic : « En cinq ans, Bordeaux a passé un cap. Ce serait dommage de laisser ce cap disparaître. Nous sommes prêts et nous travaillons au quotidien en pensant à l’après-2026. »
Titillé par les journalistes à ce sujet, l’agenda politique n’est pourtant pas sa priorité, fait bien comprendre l’élu du Palais Rohan. Pierre Hurmic tient à rester concentré sur les projets écologiques, ceux qui favorisent l’adaptation de la ville au changement climatique. Car au-delà des municipales, « la maison brûle », martèle le maire de Bordeaux, rappelant les records de chaleur de l’été.