Par
Clara Grouzis
Publié le
5 sept. 2025 à 7h30
C’était juste là. L’histoire commence en 2012 quand le squelette d’Helmut est retrouvé. Dans une carrière de granulats du groupe industriel Cemex, sur la commune de Changis-sur-Marne, des ossements de mammouth apparaissent au grand jour. Ce mammifère laineux serait vieux de près de 100 000 ans. Peu après, les restes d’un second spécimen, une femelle, sont retrouvés. A ce moment-là, germe l’idée de faire de cet endroit où les os ont été retrouvés, un espace protégé. Il faudra des années pour convaincre tous les acteurs et trouver les financements pour faire de ce lieu d’exploitation minière, un lieu de protection de la nature.
Mais c’est désormais chose faite avec l’espace naturel régional de la boucle des mammouths : environ 350 hectares de terres où il sera possible de se promener, pique-niquer et profiter de la faune et la flore foisonnante.
Près de 350 hectares de nature
Comme le rappelle Achille Hourdé, maire de Jaignes, qui porte ce projet depuis des années, le site a été convoité par divers acteurs. Il aurait pu devenir une déchetterie par exemple. Mais les acteurs locaux se sont mobilisés et ont su convaincre la Région et le Département. L’entreprise Cemex a quitté les lieux et remis en état le plan d’eau. Le 29 août 2025, tous les acteurs politiques visitaient ce lieu, en présence du député Franck Riester.
Le député Franck Riester, le président de l’agglomération Ugo Pezzetta et le président du département Jean-François Parigi étaient présents pour une visite des lieux. ©CG/LPBAménager les lieux pour accueillir le public
Le parc est désormais géré par l’agence régionale Ile-de-France Nature. Elle va mener une étude sur l’espace dans les années à venir afin de dresser l’inventaire des espèces présentes.
Il s’agira aussi de réfléchir aux aménagements nécessaires à l’accueil du public, pour rendre le lieu plus accessible et faire respecter les règles nécessaires à la préservation de l’environnement. « Il y a ici, une dizaine de couples de pie-grieches écorcheurs, des oiseaux rares, qui font l’objet d’un plan d’action national, explique-t-on à Ile-de-France Nature. C’est intéressant de voir que l’espèce se reproduit ici. » Il faudra donc comprendre ce qui permet à cette faune de se développer et protéger les animaux qui doivent l’être. Certaines parcelles du parc appartiennent ou sont louées à des agriculteurs qui ont un cahier des charges à respecter.
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Une gare à proximité
« L’objectif est de donner aux Franciliens un endroit où ils peuvent venir se promener, faire de la rando, pique-niquer, et avec une gare à proximité », assure Huguette Fouché, conseillère régionale d’Ile-de-France. Le parc est en effet accessible à pieds depuis la gare de Changis-sur-Marne, qui relie la capitale. Le président du Département Jean-François Parigi tempère : « Il ne faut pas que ça se transforme en site touristique où on ne contrôle plus rien. Il faut sauvegarder cet espace. » Et tous en louent la beauté et le calme.
Achille Hourdé, lui, aimerait que cet espace puisse devenir une liaison inter-gare : arriver depuis la gare de Changis-sur-Marne, faire sa randonnée ou se balader à vélo, et repartir depuis celle d’Isles-les-Meldeuses qui toutes les deux sont connectées à Paris. Pour le moment, il faut se frayer un chemin parmi les herbes bien hautes pour admirer la vue sur le lac artificiel et suivre la trace des mammouths.
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