CRITIQUE – Avec ce grand roman couronné par le Pulitzer, l’auteur suit les victimes et les blessés de la guerre de Sécession, époque fondatrice de l’histoire des États-Unis.
On sait que Jayne Anne Phillips aime prendre son temps, et que ses romans longuement mûris n’encombrent pas les étagères des librairies. Dix ans entre son opus 5, le fascinant Tous les vivants, dans lequel elle revenait à ses thèmes habituels (la famille, fracassée par des dysfonctionnements, sa reformation pénible autour d’un nouveau noyau) dans un décor sudiste, et le numéro 6, Les Sentinelles, qui nous arrive aujourd’hui. Il a été couronné par le fameux prix Pulitzer en 2024.
C’est un livre qui étonne de sa part : elle s’y essaie au roman historique, situé peu avant et peu après la guerre civile, l’époque de la fracture du pays, l’époque fondatrice de l’Amérique d’aujourd’hui. On la sent passionnée par son sujet – par ses sujets : l’histoire de trois générations de femmes prises dans le grand bouleversement qui s’est terminé par l’abolition de l’esclavage, et celle de l’impossible retour de la guerre.
Chez Jayne Anne Phillips, les rapports familiaux ne sont jamais simples. Et en plus, sur le domaine de Virginie-Occidentale où est née Miss Janet, les maîtres blancs violaient les esclaves, et on ne sait jamais trop qui est le fils ou la fille de qui
Le roman a plusieurs débuts : il commence en 1874, quand un homme dont…
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