FLASH INFO – Dans un courrier adressé au pôle de régulation des Écologistes, la candidate à la candidature de la majorité grenobloise sortante Lucille Lheureux dénonce des pressions et des intimidations dont elle aurait fait l’objet. Celle qui occupe la fonction d’adjointe depuis 2014 postule pour être tête de liste aux municipales de Grenoble 2026, aux côtés de trois autres prétendants : Margot Belair, Laurence Ruffin et Nicolas Beron-Perez.
Comme souvent, en politique comme ailleurs, les sourires de façade en public peuvent cacher bien des rancœurs en coulisses. Nouvelle illustration avec la révélation, le jeudi 4 septembre 2025, d’une lettre adressée par Lucille Lheureux au pôle de régulation des Écologistes. L’élue grenobloise, candidate à la candidature pour représenter la majorité sortante lors des municipales de 2026, y dénonce des « dysfonctionnements » dans le processus de désignation de la tête de liste, comme le rapporte Le Dauphiné libéré.
Adjointe d’Éric Piolle (à l’Urbanisme puis aux Cultures) depuis son élection en 2014, Lucille Lheureux indique avoir subi des pressions pour l’inciter à se désister lors d’un entretien avec le maire de Grenoble. Mais aussi via un courrier à son intention qui relèverait de l’intimidation selon elle.
Les sourires (de gauche à droite) de Lucille Lheureux, Margot Belair, Laurence Ruffin et Nicolas Beron Perez. © Florent Mathieu – Place Gre’net
L’élue grenobloise va jusqu’à dénoncer des pratiques « patriarcales, sexistes et classistes » et affirme que « les conditions ne sont plus réunies pour garantir un fonctionnement démocratique local qui permette un processus sain ».
Quatre volontaires mais une favorite
La désignation de la future tête de liste de la majorité grenobloise sortante doit se faire autour de quatre « volontaires ». Parmi eux, figurent trois membres de l’exécutif actuel – les écologistes Margot Belair et Lucille Lheureux ainsi que le communiste Nicolas Beron-Perez – auxquels s’ajoute une nouvelle venue en politique : Laurence Ruffin. Cette dernière, en position de favorite, aurait entre autres la préférence du maire Éric Piolle.
Lors d’une rencontre avec les quatre « volontaires » en juillet 2025, Lucille Lheureux disait le plus grand bien de cette démarche d’un genre nouveau. « On s’inscrit dans l’histoire grenobloise d’invention de la façon de faire de la politique », jugeait ainsi l’élue. Une « invention » qui a ses limites ? Dans son courrier, la même Lucille Lheureux explique avoir fait face « au refus de certains membres du collectif de travailler à un mode de désignation », selon le quotidien.
Ce n’est pas la première fois que des tensions au sein des Écologistes se révèlent au grand jour. Qu’il s’agisse de la tentative d’éviction d’Éric Piolle des boucles de communication par la cheffe du parti Marine Tondelier, en février 2025. Ou d’un étrange épisode sur fond de primaire EELV en 2021, lorsque Sandrine Rousseau avait accusé Éric Piolle de l’avoir « bousculée » durant les journées d’été du parti à Poitiers. Accusation sur laquelle elle était revenue, avant que l’élu grenoblois ne soit mis hors de cause.
Ironie du côté d’Allan Brunon, inquiétude du côté de Stéphane Gemmani
Chef de file LFI pour Grenoble, Allan Brunon profite de la révélation du courrier pour (re)dire tout le mal qu’il pense de la méthode des Écologistes. Dans un message sur les réseaux sociaux, l’Insoumis indique : « Nous avions alerté : les primaires finissent toujours mal. Un exemple de ce qu’il ne faut absolument pas faire pour prendre le pouvoir en France en 2027. Voilà pourquoi nous nous en tenons à l’écart. Ces méthodes, très Ve République, sont à bout de souffle ». Et ironise auprès de Place Gre’net : « Tout ça va finir en pugilat ! ».
Autre réaction, celle du grenoblois Stéphane Gemmani, engagé dans la campagne de la socialiste Amandine Germain. Lequel déclare : « Il m’arrive d’avoir des désaccords politiques avec Lucille Lheureux. Mais si les intimidations et pressions qu’elle dénonce sont avérées, c’est grave et absolument inadmissible. La vie politique ne peut se réduire à de tels comportements : elle doit rester un espace de respect et de sérénité. […] Nous devons retrouver l’apaisement, la confiance et le sens du collectif pour faire vivre pleinement la démocratie. ».