Comme nous l’apprend un lectionnaire médiéval – c’est-à-dire un livre liturgique – « l’an du Seigneur 1275, le septième jour des ides de septembre [soit le 7 septembre], la veille de la fête de la Nativité de la bienheureuse Vierge Marie, la partie médiane de l’église de Strasbourg a été achevée, selon les témoignages des autorités et de toute la fabrique, sauf les tours de la façade ». La Société des amis de la cathédrale de Strasbourg a donc estimé qu’il convenait de célébrer dignement et brillamment pareil anniversaire, d’autant qu’avec ses 67 mètres de long, ses 7 travées et 28 baies, c’est l’une des nefs les plus longues en France.

Ni un concert, ni un spectacle

Le comité de direction a créé une commission qui inclut les diverses instances s’occupant de la cathédrale (archevêché, paroisse de la cathédrale, Drac…) et qui travaille d’arrache-pied à la réussite de cet événement. Elle s’est réunie à plusieurs reprises avec le personnel chargé de la sécurité, des architectes, des cinéastes-vidéastes, des ingénieurs-techniciens de l’imagerie et du son et la société Vidélio. Tous ont eu à cœur de contribuer à la réussite d’un événement qui soit hors du commun.

Et cela par l’originalité et la variété de ses composantes : ce ne sera ni un concert, ni un spectacle, mais une fête de l’esprit et des sens.

La musique fera appel au grand orgue dirigé par l’organiste titulaire, Guillaume Nussbaum, mais aussi au quatuor de cuivres de la cathédrale que complétera un quatuor vocal, sous la direction de Rémi Studer. Ils chanteront tantôt a cappella, tantôt avec l’orgue et le final résonnera comme une apothéose puisque ces différentes forces musicales joueront ensemble un extrait du Messie de Haendel. Des œuvres de compositeurs aussi célèbres que Bach, Bruckner et Liszt contribueront elles aussi au lustre de cette soirée, tout comme, entre autres, un cantique luthérien de Wolfgang Dachstein, joué pour la première fois en 1525 dans… notre cathédrale.

Une soirée d’environ une heure et demie

Images et sons seront particulièrement soignés. Qui n’a jamais vu même virtuellement, grandeur nature, le jubé qui ornait la cathédrale jusqu’en 1682 ? Ce sera chose faite avec une image vectorisée projetée sur grand écran grâce à l’amabilité du studio Inventive. L’accent sera aussi mis sur d’autres éléments de la nef, visibles ou disparus, connus ou mythiques : l’orgue, le Kindelesbrunnen, la chaire de Geiler, pour n’en citer que quelques-uns. La start-up Lotchi et les Ateliers BK, qui animent actuellement de belles soirées à la cathédrale avec le spectacle Luminiscence , prêtent une partie de leur réalisation, un travail qui valorise la beauté insolite de la nef.

Un texte rédigé par la Société des amis de la cathédrale sera lu à plusieurs voix et relatera l’histoire de la construction de la nef dans ses différentes phases, avec ses heurs et ses malheurs, insérant son histoire dans celle de Strasbourg et même de la France. Un membre de la commission prêtera même sa voix au prédicateur Geiler dont il lira un extrait d’un de ses sermons : on y reconnaîtra son goût pour les images expressives et les rapprochements inattendus.

Si le conseil de fabrique prend en charge la partie musicale, les Amis de la cathédrale paient de leurs deniers tout l’aspect technique, ce qui est encore énorme. Pour rentrer dans leurs fonds, ils demandent une participation financière de 20 euros, modeste au vu du coût réel d’une soirée d’environ une heure et demie. C’est un choix délibéré, car destiné à mettre cette manifestation culturelle exceptionnelle à la portée de toutes les bourses.

Pour les billets, il suffit d’ouvrir la page d’accueil de leur site www.amis-cathedrale-strasbourg.eu et de cliquer sur le lien indiqué en rouge, à la date du 19 septembre.

Vendredi 19 septembre à 20 h. Entrée par la place du Château, près de la chapelle Saint-Michel, à partir de 19 h.

Une deuxième soirée avec l’Ohés qui invite le choeur Air France le 20 septembre

Une grande soirée s’annonce le samedi 20 septembre à 20h à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. En effet, l’Orchestre d’harmonie de l’Électricité de Strasbourg (Ohés) invite le chœur Air France qui se produira pour la première fois dans la capitale alsacienne. Les deux grandes entreprises, représentées par leurs ensembles musicaux respectifs, se rejoindront pour célébrer les 750 ans de la fin des travaux de la construction de la nef de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.

Au programme, deux œuvres liturgiques majeures, le Gloria de Francis Poulenc et la Messa di Gloria de Giacomo Puccini et en ouverture, un prélude symphonique de Puccini et Locus Iste de Bruckner pour apprécier en solo la qualité du chœur Air France.

La direction du concert sera partagée entre Anne Laffilhe, directrice musicale du chœur Air France et Marc Schaefer, directeur musical de l’Ohés.

Les solistes seront Nathalie Gaudefroy (soprano) dans Poulenc, Sangbae Choï (ténor) et Dominic Burns (baryton) dans Puccini, tous trois membres des chœurs de l’Opéra national du Rhin.

Une grande soirée en perspective. Entrée libre et sans billetterie, dans la limite des places disponibles (1 100 places).