La communauté juive et des pro palestiniens s’expriment après la démonstration provocatrice de 4 personnes brandissant des drapeaux palestiniens devant un centre juif niçois. Avec des positions certes différentes, les deux parties reconnaissent cependant qu’il n’y a pas eu tentative d’intrusion.

Il y a d’abord des faits que le rabbin Joseph Pison, représentant du mouvement Loubavitch, reconnait. « Pour ne pas trop exagérer, il y a eu 3 personnes qui sont venus devant le centre avec des drapeaux palestiniens pour perturber et déranger le salon que nous organisions ce jour là. Il y a eu quelques altercations, une femme enceinte a été bousculée mais rien de grave et la police est intervenue pour calmer tout ça ». Dans les propos du religieux, pas de « tentative d’intrusion », en revanche un sentiment de « malaise » qui oblige le rabbin à « rassurer la communauté. » « Un mouvement comme ça c’est perturbant, c’est choquant et on s’y oppose mais la sécurité perdure et on continuera à exister et à fonctionner » précise Joseph Pinson.

« Des provocations qui montent d’un cran »

Le son de cloche n’est pas différent au CRIF, les institutions juives de France. « Sur les images on ne voit pas de tentative d’intrusion, avoue Jérome Culioli, le représentant du CRIF. Mais il y a une vraie provocation qui à chaque fois monte d’un cran. Armés de drapeaux mais aussi de smartphones, leur idée est de provoquer et de chercher des réactions qui ensuite sont publiées sur les réseaux. Mais nous ne nous laisseront pas prendre à ce piège. En revanche, nous ne laisseront rien passer. Tout antisionisme qui désormais peut être assimilé à de l’antisémitisme fera l’objet d’une réponse judiciaire » répond le président départemental du CRIF.

Une action politique

Du côté des pro palestiniens le discours n’est pas différent sur les faits. Eux aussi tiennent à préciser qu’il n’y a pas eu de « tentative d’intrusion ». « C’est une manifestation politique et pas contre une religion ou contre un établissement religieux, explique Amira, militante pro palestinienne. Quand on a appris que la communauté organisait un salon pour ceux qui désirent s’établir en Israël, on s’est dit comment c’est possible de penser s’installer dans un pays qui aujourd’hui commet un génocide. C’est légitimer une forme de colonisation. Alors on le dénonce. »

Récupération politique ?

Si les deux parties s’entendent, au moins, sur les faits de ce jeudi soir, la préfecture des Alpes-Maritimes, elle, n’a pas la même version et a publié sur X ce jeudi soir « qu’un petit groupe d’individus, militants pro palestiniens, se sont introduits au sein d’une synagogue, située rue Rossini à Nice ». Des propos repris et amplifiés par Christian Estrosi ou encore Eric Ciotti. Des propos en partie faux qui n’aident pas au dialogue entre des communautés divisées sur un sujet extranational.