« Avec l’achat des locaux, on a investi ici plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est la preuve que, malgré le contexte actuel plutôt morose, on croit plus que jamais au commerce de proximité, de centre-ville. On aime Saint-Étienne et on reste persuadés qu’il y a des choses à y faire », confient Alexandra Charroin-Spangenberg et Rémi Boute.

À la tête depuis 2016 de l’historique Librairie de Paris , rue Michel-Rondet (fondée en 1961), les deux associés avaient ouvert, en avril 2022, un nouvel espace entièrement consacré aux mangas  : Paris-Tokyo, au 26 rue de la Résistance. « Le genre du manga explosait à l’époque, et on n’avait pas la place de développer le rayon au sein de notre librairie principale. Ce deuxième magasin, c’était un test pour nous. »

« On a apporté une offre nouvelle à Saint-Étienne »

Un test qui s’est avéré plus que concluant : Paris-Tokyo réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 400 000 euros, soit 10 % du chiffre d’affaires global de la Librairie de Paris.

« On a tout de suite trouvé notre public : ici, les amateurs de mangas sont dans leur univers. Beaucoup de clients nous ont remerciés d’avoir apporté à Saint-Étienne une offre qu’auparavant, ils trouvaient seulement à Lyon ou sur Amazon. Et prendre des clients à Amazon, c’est toujours plaisant », souligne Alexandra Charroin-Spangenberg dans un sourire.

Dans un local abandonné depuis plusieurs années

Forts de ce succès, les deux commerçants stéphanois ont décidé de voir plus grand : ce lundi 1ᵉʳ septembre, Paris-Tokyo a déménagé de quelques mètres et a fait sa rentrée dans des locaux flambant neufs, à l’angle de la rue de la Résistance et de la rue Michel-Rondet, juste en face de la Librairie de Paris, dans l’ancienne boulangerie-salon de thé qui était fermée depuis 2018 ou 2019.

« Ça nous désolait un peu de voir ces locaux abandonnés depuis tant d’années. Alors quand on a eu l’opportunité de les racheter il y a environ deux ans, on n’a pas hésité. C’est en partie ce qui nous a motivés à s’installer ici : réhabiliter un local vide et moche. Les travaux ont été longs et complexes, mais aujourd’hui, on est chez nous et on va beaucoup gagner en visibilité », se réjouit Rémi Boute.

Des genres très divers

Paris-Tokyo, qui emploie trois salariés, se déploie désormais sur une surface deux fois plus grande (200 m²), où il est beaucoup plus agréable de déambuler entre les rayons pour faire son choix.

Près de 8 000 références sont proposées (sans compter les produits dérivés), et il y en a pour tous les âges – « On a aussi bien des enfants que des quinquas parmi nos clients » – et pour tous les goûts.

Car contrairement à ce que certains pourraient penser, les mangas ne se limitent pas aux récits de combats ou de romances : « En fait, il y a pratiquement autant de genres que dans la littérature classique : polar, aventure, documentaire, histoire, sujets de société, etc. De même que des genres bien spécifiques, à l’image des yuri et yaoi, qui explorent les relations sentimentales entre personnes LGBT. »