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Connu pour des violences aggravées, Abdelkader D., l’assaillant de l’attaque au couteau à Marseille, n’avait pas été incarcéré. Son ancienne compagne dénonce des défaillances.

Trois jours après l’attaque au couteau survenue à Marseille, l’ancienne compagne de l’assaillant, tué par la police mardi 2 septembre, a livré son témoignage auprès de BFMTV. Encore sous le choc, elle s’interroge sur la façon dont cet homme, connu de la justice pour des « violences graves », a pu rester libre. « Je suis effarée », affirme-t-elle.

Condamné en mai 2025 à quatre ans de prison, dont un an ferme pour violences aggravées, Abdelkader D. n’avait pas été incarcéré. Aucun mandat de dépôt n’ayant été prononcé, il avait fait appel, ce qui avait suspendu l’exécution de la peine. Son ancienne conjointe ne cache pas son incompréhension : « Je me dit ‘mais comment est-ce possible de laisser quelqu’un qui fait une tentative de meurtre en liberté, je suis restée choquée pendant très longtemps ».

« Il a présenté des excuses, il a expliqué qu’il n’était pas lui-même. Il avait un contrôle judiciaire et devait se présenter toutes les semaines à la gendarmerie, et puis il y a obligation de soins. Mais quels soins ? Il n’a rien eu », déplore-t-elle.

Des faits isolés dans plusieurs départements

En plus de ses condamnations, Abdelkader D. avait également été entendu fin juin pour des propos antisémites prononcés dans une mosquée de Sète, dans l’Hérault, où il venait de s’installer. Quelques semaines plus tard, le 20 août, une note des services de renseignement signalait de nouveaux propos « délirants et à connotation religieuse », tenus à un agent du centre communal d’action sociale de la même ville.

C’est à ce moment-là que le préfet de l’Hérault découvre l’existence de sa condamnation antérieure. Le comportement de l’homme est alors considéré comme préoccupant sur le plan psychiatrique. Les faits, toujours en cours d’instruction au parquet de Montpellier au moment de l’attaque de Marseille, n’avaient donné lieu à aucune procédure de placement en rétention ou de sanction administrative.

Selon le ministère de l’Intérieur, il aurait été possible, en théorie, de dégrader son titre de séjour en autorisation provisoire en vue d’une possible expulsion vers la Tunisie, conformément aux accords bilatéraux.

Mais cette décision aurait été difficile à justifier, d’autant que les différentes préfectures traversées par Abdelkader D. — Charente-Maritime, Hérault puis Bouches-du-Rhône — n’avaient accès qu’à des informations fragmentaires sur son profil. Le ministère, interrogé par Le Parisien, admet qu’aucune d’entre elles n’avait une vision d’ensemble de la situation, chaque fait signalé apparaissant isolé,