Tous les acteurs et observateurs de la vie politique seynoise le savaient en préparation depuis la démission forcée de Nathalie Bicais. Aujourd’hui, Cheikh Mansour, 4e adjoint et proche de l’ex-maire, annonce officiellement qu’il sera tête de liste aux élections municipales de mars 2026. Coupant l’herbe sous le pied à Jo Minniti, élu maire en mai dernier (au bénéfice de l’âge face à Jean-Pierre Colin), dont d’aucuns disent qu’il aurait pris goût à la fonction et serait prêt à rempiler?
« Jo avait dit publiquement, avant son élection (1), qu’il ne serait pas candidat en 2026, rappelle Cheikh Mansour. La parole donnée est importante. Et, sans faire de discrimination, je n’estime pas raisonnable ni responsable vis-à-vis des électeurs de s’engager à l’âge de 83 ans pour un mandat de six ou sept ans. »
« Candidat naturel » de la majorité
Lui se considère comme le « candidat naturel » de la majorité. Adjoint au maire depuis cinq ans, en charge de nombre de délégations importantes (2), Cheikh Mansour assure avoir « acquis de l’expérience », notamment dans le domaine de l’administration municipale et métropolitaine. Et surtout, en tant que proche de Nathalie Bicais, « connaître l’ensemble des grands dossiers » de la ville.
Cette ville de La Seyne, il la connaît d’ailleurs « comme sa poche ». Parce qu’il y est né, il y a 56 ans à la clinique des Chantiers; y a grandi en centre-ville, vécu dans les quartiers sud et désormais dans les quartiers nord, où il travaille également. Veuf et père de trois grands enfants, Cheikh Mansour est professeur d’histoire, géographie, enseignement moral et civique depuis vingt-cinq ans au collège Wallon de Berthe.
C’est ce parcours qui a conduit Nathalie Bicais à lui demander de rejoindre son équipe en 2020. Les deux s’étaient connus alors qu’ils étaient étudiants, il y a une trentaine d’années. Et demeurent amis. « Elle m’avait demandé si je pourrais me charger de la politique de la ville, un domaine dans lequel j’avais de l’expérience en exerçant dans un quartier prioritaire de la ville. » Il franchit le pas, lui qui n’avait « jamais fait de politique ». Mais qui était encarté chez Les Républicains, avant de rejoindre Horizons. Il se définit « de droite républicaine » (qui « exclut le Rassemblement national »), « attaché non seulement à la sécurité, mais aussi à la cohésion sociale ».
« La Seyne a besoin de stabilité »
Savait-il ce qui l’attendait? « Si j’ai été volontaire pour enseigner dans un secteur REP +, c’est que j’ai toujours été animé par l’envie de servir. Mais la politique s’est révélée un milieu plus rude que je ne l’imaginais. On m’avait dit: “C’est un panier de crabes! » Je m’en serais satisfait, les crabes ça va, mais en fait c’est un panier de serpents et de scorpions! »
Pourtant, Cheikh Mansour se déclare aujourd’hui prêt à renouveler l’aventure, en première ligne cette fois, après le départ forcé de l’ex-maire: « J’aimerais poursuivre l’action de Nathalie Bicais, explique-t-il. Elle a fait évoluer la ville, lui a redonné un espoir et une dynamique. La Seyne a besoin de stabilité. »
Comment va réagir l’équipe municipale en place? « Je les ai tous informés de ma volonté d’être candidat, à commencer par Jo Minniti, assure Cheikh Mansour. Certains m’ont déjà assuré qu’ils me suivraient. » Sa liste n’est naturellement pas encore constituée: « Je ne veux pas faire une liste de copains et de copains de copains. Je cherche des personnes qui ont envie de s’engager pour La Seyne et les Seynois, qui ont des compétences et de l’expérience. »
1. Var-matin du 28 mai 2025.
2. Dont sécurité et police municipale, prévention de la délinquance, politique de la Ville, égalité hommes/femmes, laïcité, relation avec les cultes…