Lors de la manifestation organisée par l’UPE 06 et la Maison de l’Europe, ce 4 septembre, les experts du cabinet ABF ont détaillé les mécanismes de financements européens et présenté trois programmes phares : Innovation Fund, Horizon Europe et CEF Transport.
Pour les entreprises azuréennes, l’Europe représente un vaste champ d’opportunités financières, encore trop peu exploité. Marion Dennielou et Thomas Durrieu, experts du cabinet ABF, ont livré un décryptage des mécanismes européens. » Une aide publique finance toujours un projet. Les financements européens se concentrent sur trois grandes priorités : transition écologique, recherche et innovation, développement productif et international « , a rappelé Thomas Durrieu. La taille de l’entreprise, sa situation financière, son implantation géographique ou encore l’impact du projet sur l’économie et l’environnement déterminent son éligibilité.
L’Europe a consacré 1.835 milliards d’euros sur la période 2021-2027. À cela s’ajoutent des enveloppes sectorielles –santé, agro-industrie, énergie, numérique, culture, défense– et les crédits gérés par les Régions. La logique des programmes reste celle de l’appel à projets. Les dossiers, souvent en anglais, doivent s’inscrire dans un work programme défini à l’avance par la Commission. Les taux de subvention oscillent entre 50 et 100%, mais la sélection est sévère : en moyenne, 20% de réussite, parfois moins de 5%…
Trois guichets phares passés au crible
Parmi les outils d’actualité, l’Innovation Fund finance massivement les technologies de décarbonation: stockage d’énergie, hydrogène, procédés industriels moins émetteurs. Projets de 2,5 millions à plusieurs milliards d’euros sont éligibles, avec un taux de subvention pouvant atteindre 60%. Mais les exigences sont élevées : pas d’acompte et un financement déclenché seulement quand les résultats sont mesurables.
Une trésorerie solide est donc indispensable. Horizon Europe, fort de 95 milliards d’euros, reste la référence pour la R&D. Le programme repose sur des consortiums d’au moins trois partenaires issus de trois pays différents. Santé, climat, mobilité, numérique, les thématiques couvrent les grands défis européens.
» Horizon Europe, c’est la valeur sûre. Bien rodé, il offre des taux de financement très élevés, entre 70 et 100% »
– Marion Dennielou
Son point faible ? Une sélection drastique, autour de 15% selon les volets, et une complexité de coordination. Le troisième dispositif présenté, le CEF Transport, cible les infrastructures de mobilité pan-européennes : modernisation des ports, plateformes multimodales, corridors ferroviaires, transport fluvial ou aérien. Doté de 25,8 milliards d’euros, il finance de 30 à 70% des projets. » C’est le programme phare pour les gros investissements structurants dans le transport, l’énergie et les télécoms « , indique l’expert d’ABF. Son principal revers ? Sa dimension politique.