Par

David Saint-Sernin

Publié le

5 sept. 2025 à 17h56

Deux fusillades ont eu lieu en l’espace de 24 heures au cœur du Grand Mirail à Toulouse. Mercredi 3 septembre 2025, vers 2 heures du matin, quartier Bellefontaine à Toulouse, une patrouille de police, appelée par des riverains suite à des tirs en rafale d’armes automatique, est tombée sur plusieurs individus. Elle a été menacée par l’un des individus qui a mis en joue la patrouille, sans tirer. Sur place, des douilles et 19 étuis de gros calibre pouvant être compatibles avec une kalachnikov ont été trouvés. Des impacts de balles étaient visibles sur des murs.

Une nouvelle fusillade

Jeudi 4 septembre 2025, vers 3h20 du matin, un équipage de police a été appelé pour une rafale de tirs, cheminement Louis Auriacombe, quartier Reynerie cette fois-ci. 

De la même façon que la veille, les policiers ont découvert sur place des douilles de petit calibre. Il n’y a pas eu de blessé.

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Une fin moins tragique que celle de la nuit du samedi 16 au dimanche 17 août 2025, quand, quartier Bellefontaine, un homme de 23 ans a été mortellement touché par balle.

Vidéos : en ce moment sur ActuLe maire de Toulouse écrit au ministre de l’Intérieur

Ces deux récents faits divers, qui viennent après la tragique nuit de la mi-août, ont amené le maire (DVD) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, à écrire au ministre (LR) de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Dans ce courrier en date du 4 septembre, le maire débute : « À plusieurs reprises, j’ai alerté le gouvernement, et vous-même, sur la montée en puissance de l’insécurité à Toulouse ».

« Hélas, à nouveau, notre ville a été le théâtre de fusillades », regrette-t-il ensuite. « Dans la nuit de mardi à mercredi, une patrouille de la police nationale a été le témoin d’échanges de tirs à proximité de la cité de Bellefontaine, puis de nouveaux échanges de coups de feu ont retenti, dans le même secteur, 24 heures plus tard ».

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Ces épisodes s’inscrivent dans une série de violences armées qui secouent, depuis quelques semaines, les quartiers du Grand Mirail, que nous ne pouvons plus tolérer.

Jean-Luc Moudenc
Maire (DVD) de Toulouse

« Déployer davantage de moyens techniques et humains »

« Pour faire face à ces bandes de mieux en mieux armées, ainsi qu’à l’ascension des trafics de stupéfiants — qui entraînent règlements de comptes sanglants et fusillades —, il est nécessaire de déployer davantage de moyens techniques et humains », poursuit le maire de la future 3ᵉ ville de France.

« Si le contrat de sécurité intégrée, signé le 9 octobre 2020, a d’ores et déjà permis l’arrivée de plusieurs policiers nationaux supplémentaires », estime Jean-Luc Moudenc, « les événements dramatiques de ces dernières années, couplés à l’augmentation importante du nombre d’habitants dans notre commune depuis plus de 20 ans, démontrent que le besoin en nouveaux policiers demeure très prégnant pour assurer une sécurité publique optimale pour nos concitoyens ».

Ces derniers ne peuvent être les témoins – ou pire, les victimes – de ce déferlement de violence.

Jean-Luc Moudenc

Il y a un an, mêmes causes, même demande

Comme en 2023, et comme en septembre 2024, le maire de Toulouse demande donc des moyens policiers supplémentaires. Le 9 septembre 2024, déjà après deux fusillades en l’espace de 24 heures, à l’époque dans le quartier Empalot, le maire de Toulouse, avait déploré « ces guerres pour contrôler des territoires et déployer des points de deal ».

« C’est un scénario qui est toujours le même, avec des acteurs qui sont toujours les mêmes », poursuivait-il alors. « Cela nous préoccupe beaucoup, nous les maires. Nous demandons des moyens policiers depuis des années. En septembre, une forte proportion des nouveaux effectifs dans la police nationale va être affectée aux enquêtes judiciaires, c’est une bonne chose, mais il faut aller plus loin ».

Revoir le Contrat de sécurité intégré à la hausse

Le maire espérait alors ainsi faire jouer la clause de revoyure du Contrat de sécurité intégré signé avec l’État en 2020. Une clause qui prévoit de pouvoir rehausser le nombre de nouveaux policiers, des 111 prévus à 150.

Les 111 policiers nationaux supplémentaires promis par le contrat sont en poste à Toulouse depuis le mois de novembre 2024. Mais pour Jean-Luc Moudenc, l’État doit désormais aller encore plus loin.

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