Dans un contexte singulier en Pologne, l’équipe de France a réussi sa rentrée avec un succès contre l’Ukraine (0-2). Les qualifications au Mondial 2026 ne pouvaient pas mieux débuter.

22h36 vendredi soir à Wroclaw. L’Ukraine vient de s’incliner mais les Bleu et Jaune communient avec leur public devant 40.000 spectateurs venus assister à bien plus qu’un match de football. Réunis autour du rond central, les internationaux tapent dans leur main, émus et fiers. Un moment poignant au regard du contexte. Quelques mètres plus loin, l’équipe de France salue ses 400 supporters présents en Pologne sans en rajouter. Vainqueurs pour leur premier match de qualification à la coupe du monde (0-2), les Bleus ont fait ce qu’on attendait d’eux face à cette valeureuse mais limitée équipe d’Ukraine.

S’imposer contre l’adversaire le plus coriace du groupe offre désormais le champ des possibles pour la qualification. Sérieux à défaut d’être brillants, portés par Olise et Mbappé, la bande de Deschamps a validé sa rentrée.


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Dans une Tarczyński Arena de Wrocław quasiment à guichets fermés, et chauffée à blanc par une ferveur totale au moment des hymnes ou les onze Ukrainiens sont apparus avec un drapeau de leur pays sur le dos, les Bleus ont rapidement pris les devants dans cette rencontre. Sans trop forcer. À l’origine et à la finition, après une course de soixante mètres, Michael Olise a ouvert le score suite à un service délicieux de Bradley Barcola (0-1, 10e). Son troisième but en neuf sélections pour le nouveau chef d’orchestre, chargé de faire «oublier» Antoine Griezmann dans ce rôle de meneur de jeu.

Olise le chef d’orchestre

Par son placement et sa capacité à jouer en une touche, le joueur du Bayern Munich a fait du bien au collectif des vice-champions du monde avec la reconduction du 4-2-3-1, système voulu par Deschamps en vue du Mondial. Huit minutes plus tard, Olise est proche de doubler la mise (18e) mais Trubin réalise une belle parade. Tout en maîtrise et sans trembler, autour d’un Kylian Mbappé disponible et en jambes, à l’image des pressings déclenchés à la perte du ballon, les Bleus regagnent les vestiaires logiquement en tête à la pause, face à des Ukrainiens soutenus par tout un peuple, mais trop craintifs pour présenter le moindre danger à Mike Maignan, au chômage technique.

Si à la pause Désiré Doué, touché au mollet droit, laisse sa place à Ousmane Dembélé sur le côté droit, la rencontre a gentiment changé de physionomie, avec une équipe de France bien moins impactante et trop dans le contrôle. Moins de course, moins de pressing, un rythme de match relativement faible, pour des Bleus seulement devant d’un petit but. Forcément, le public ukrainien, porté par bien autre chose que la volonté d’exister dans cette soirée, le sent. Et pousse les Bleu et Jaune. En deux minutes, la 26e nation mondiale est proche de châtier la France.

Les Bleus proches de flancher… mais Mbappé clôt les débats

Une première fois, Dovbyk s’impose au deuxième poteau et pense marquer mais son coup de tête est repoussé par Konaté (65e). Dans la foulée, Maignan, au chômage technique jusque-là, repousse un coup franc de Sudakov, le ballon revient sur Kalyuzhny dont la reprise est déviée par le néo-Parisien Zabarnyi sur le poteau (66e). Les Bleus tremblent. Souffrent. Mais restent devant. Sur son banc, Deschamps s’interroge, consulte son staff et demande calme et sérénité à un collectif dans le dur. Moment choisi par Olise pour délivrer un caviar à Barcola (75e), inefficace devant le but. Cinq minutes plus tard, Dembélé, auteur d’une rentrée délicate, demande à sortir, touché à la cuisse droite. Rageant. Une séquence qui profite à Hugo Ekitike pour sa première en sélection (80e). 

Dans une enceinte acquise à la cause des «locaux», la fin de match fait trembler des Bleus un peu perdus, à l’image d’un milieu de terrain bien moins dominateur. Dans ces moments-là, le talent peut suffire. Et Kylian Mbappé, porté disparu lors du deuxième acte, l’a rappelé. Sur un long ballon de Tchouaméni, le capitaine brise les vertèbres de Zabarnyi et trompe Trubin d’une belle frappe rasante du droit (0-2, 82e). Imparable. Son 51e but en 91 sélections, qui lui permet de rejoindre Thierry Henry à la deuxième place des meilleurs buteurs de l’histoire de l’équipe de France. Une action qui a définitivement éteint l’enceinte de Wroclaw et validé le succès français.


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Déjà un boulevard dans ses qualifications

Une victoire, sur le terrain de la nation la plus coriace du groupe, en guise d’ouverture de ses qualifications au Mondial, les Bleus ont fait le travail. Ce qui leur offre un boulevard dans cette campagne de qualifications. Mardi, l’Islande, victorieuse de l’Azerbaïdjan (5-0), se présentera au Parc des Princes. Il sera question de boucler une séquence parfaitement entamée. La route vers les États-Unis, le Mexique et le Canada passe par là.