Occupation de parking, puis expulsion. Aux Rives-d’Arcins, la valse des arrivées et départs de caravanes des gens du voyage fait partie du paysage de la grande zone commerciale de Bègles et, par extension, de la zone voisine de la Plantation, à Villenave-d’Ornon. À l’abri des regards, à l’extrémité du parc des Berges, entre la Garonne et l’enseigne Cultura, l’installation d’une trentaine de caravanes passerait presque inaperçue si elles n’occupaient pas un terrain de la Ville. Saisi en référé, le tribunal administratif de Bordeaux a ordonné, le 28 août, le départ des occupants « sans délai », « sous peine d’en être expulsés avec le concours de la force publique ».

« On est hyper-réactif », assume le maire écologiste Clément Rossignol Puech, qui s’en remet désormais au préfet de Gironde Étienne Guyot. Le calendrier reste tributaire de la « priorisation du préfet et du ministère de l’intérieur », au vu des effectifs disponibles. « On revient sur la difficulté d’une compagnie de CRS à demeure dans l’agglomération bordelaise », poursuit le maire de Bègles.

Terrains familiaux

Au-delà de la situation, qui accessoirement a conduit au gel du chantier du réseau vélo express (Reve) longeant le parc, le maire remet sur le métier les enjeux de créations d’aires de passage et de terrains familiaux. Et, alors que le schéma d’accueil des gens du voyage est en cours de révision, il met dans la balance les « 300-400 familles qui tournent sur la métropole bordelaise ».

Une partie de la solution « à court terme » consisterait, estime Clément Rossignol Puech, à ouvrir toute l’année les aires de grand passage, dédiées aux rassemblements saisonniers. Une proposition soumise « cet été » au préfet et à Christine Bost, présidente de la Métropole. Sur le versant « long terme », le maire de Bègles entend montrer l’exemple en installant sur la commune « deux terrains familiaux » susceptibles d’accueillir entre 10 et 20 caravanes chacun.

« Je suis prêt. Et je le dis aux collègues maires comme aux habitants, là où il y a des terrains familiaux, ça se passe très bien, les enfants sont scolarisés, etc. Mais il n’est pas normal que deux ou trois communes dans l’agglomération, sur les zones économiques et le domaine universitaire, soient tout le temps envahies par les caravanes. »