MÉMOIRE – Il comprendra le « chemin des Noms » avec 215.000 noms d’esclaves affranchis en 1848 et une « île des esclaves sans nom » en hommage aux quatre millions de victimes anonymes
Sous la tour Eiffel, un jardin de mémoire va bientôt voir le jour. Le gouvernement a dévoilé jeudi le projet du futur mémorial national des victimes de l’esclavage, qui sera inauguré début 2027 dans les jardins du Trocadéro. Pensé comme un lieu de recueillement et de transmission, il rappellera à la fois les millions de destins anonymes brisés et les résistances qui ont conduit à l’abolition.
« Ce choix du Trocadéro n’est pas neutre car c’est là que fut proclamée et signée en 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme », a expliqué le ministre des Outre-mer Manuel Valls, en soulignant que « la mémoire de l’esclavage n’appelle pas la division mais une volonté de réconciliation ».
Deux parcours historiques
Le projet, conçu par le paysagiste Michel Desvignes et l’architecte Philippe Prost, prendra la forme d’un vaste jardin de plus de 4.000 m2. Deux parcours le traverseront : l’un retraçant l’histoire de l’esclavage et de son abolition, l’autre baptisé « chemin des Noms », où seront gravés les prénoms et noms des 215.000 esclaves affranchis en 1848 dans les territoires ultramarins.
Un dispositif central marquera l’espace : une « île des esclaves sans nom », entourée d’eau et ponctuée de quatre stèles de lave brute, rendra hommage aux quatre millions de victimes réduites au silence entre 1635 et 1848. « Vous avez arraché des identités à l’oubli. Vous avez rendu une place dans l’Histoire à celles et ceux qu’on avait voulu réduire au silence », a déclaré Manuel Valls e(…)
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