Les classiques de cet art, assimilé jadis à celui des «fous», s’exposent en majesté, mais le statut des artistes fait toujours débat.
«Si je n’essayais pas de résoudre les problèmes de l’humanité, qui d’autre le ferait ?» Cette question ouvre l’exposition «Art brut» présentée au Grand Palais jusqu’au 21 septembre. Elle dessine, par ricochet, le portrait intime des artistes réunis par cette préoccupation : des simples, des marginaux, des fous, ignorant le souci d’exposer mais obsédés par l’idée de créer un objet de transition qui exprimerait leur rapport au destin, à l’invisible ou au divin, et leur permettrait de guérir ou de sauver ce monde qui les effraie et les exclut. En 1945, Dubuffet créait cette appellation d’«art brut», valant reconnaissance d’artiste pour ces personnes avec «un petit truc en plus» et leur dédiait dans la foulée un musée à Lausanne, puisque la France n’en voulait pas.
Quatre-vingts ans plus tard, un pas vient d’être franchi. Le Centre Pompidou présente enfin en grand ses premières œuvres d’art brut. Le réalisateur français Bruno Decharme, collectionneur majeur, lui a donné un millier…
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