Par

Julia Gualtieri

Publié le

6 sept. 2025 à 7h00

10,2 km de pistes cyclables supplémentaires. C’est ce que l’aménageur public EpaMarne devrait livrer d’ici la fin de l’année avec la VEV, la « Voie Express Vélo ». Ce mercredi 27 août 2025, un nouveau tronçon de 4 km était inauguré en fanfare entre Bussy-Saint-Martin et Bussy-Saint-Georges. Si cette nouvelle piste vient alimenter en partie la V9 du réseau vélo Île-de-France (VIF) pour faire du vélo un mode de déplacement de tous les jours, elle crée, en plus, de nouvelles dessertes. Pour tout comprendre, voici notre carte.

Pour les trajets du quotidien

Désormais, il est possible d’aller du RER de Torcy à la station de Bussy-Saint-Georges, entièrement à vélo. Cette piste en construction permettra même, d’ici la fin 2025, de rejoindre Montévrain et la station RER de Val d’Europe, toute proche. De quoi, « faire du vélo un mode de déplacement de tous les jours », comme le promet la région Île-de-France avec son réseau VIF.

« Aujourd’hui, les habitants peuvent choisir leur mode de transport. Vélo, RER ou voiture… sans mobilité, il n’y a pas de vie sur un territoire », félicite Mireille Munch, maire de Ferrières-en-Brie et 1re vice-présidente au sein de la communauté d’agglomération de Marne et Gondoire. Marianne Duranton, conseillère régionale en charge des mobilités durables, a complété :

On n’a même plus besoin de choisir, on peut combiner et par exemple, prendre son vélo puis le stationner dans les consignes sécurisées pour prendre le RER.

Marianne Duranton, conseillère régionale en charge des mobilités durables

réseau cyclable marne et gondoire
La voie V9 du réseau Vélo Ile-de-France et la Voie express vélo d’Epamarne se croisent et se complètent. ©La Marne

Au-delà des déplacements domicile-travail, le tracé de cette nouvelle voie lui confère aussi un intérêt pour les déplacements de loisirs. Elle facilite ainsi l’accès au parc de Rentilly, à la vallée de la Brosse, à son étang et son disc golf ou encore à la forêt de Ferrières.

Une voie de quatre mètres de large

Bidirectionnelle, large de quatre mètres, équipée d’un éclairage à détecteur de mouvement réglé à 10 mètres et d’un revêtement perméable, cette nouvelle piste cyclable répond autant aux contraintes environnementales (loi sur l’eau, trame noire…) qu’aux exigences de confort pour les usagers.

Comme pour les autres branches du VIF, elle est et sera équipée d’une signalétique permettant de connaître les distances à parcourir, d’abris vélo ainsi que d’une aire de service.

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5 km

« Il faut rappeler que la majorité des déplacements en voiture font moins de 5 km » a rappelé le préfet de Seine-et-Marne, Pierre Ory, lui-même adepte du vélo. « C’est dire la place qu’il y a pour les mobilités douces. » Se félicitant de l’effet « booster » des Jeux olympiques, il a toutefois rappelé la nécessité d’améliorer l’éducation à vélo pour les cyclistes comme les automobilistes. « Les cyclistes sont malheureusement souvent dans nos statistiques de mortalité. » 

Pour la région Île-de-France, la sécurisation de ces trajets du quotidien était indispensable pour tenter d’inciter « les convaincus et les moins convaincus ». Cette double voie est en effet dissociée de la route, voire, pour la partie entre les deux Bussy, totalement isolée, traversant un espace boisé et ombragé, appréciable en été comme ont pu le constater les élus lors de l’inauguration.

Un réseau cyclable qui se densifie

À cette occasion, ils se sont félicités du travail collectif qui a permis d’aboutir à la création de la V9 qui s’ajoute à la V4 qui passe plus au nord, entre Vaires, Lagny et qui rejoint également Montévrain. « Il faut rappeler que ce trajet n’avait pas été choisi et que sa réalisation résulte de la mobilisation des élus », rappelle Eric Morency, adjoint au maire de Torcy, chargé de l’environnement et des mobilités.

Nous sommes le seul territoire qui bénéficie de deux branches du réseau vélo Île-de-France.

Eric Morency, adjoint au maire de Torcy, chargé de l’environnement et des mobilités

Cumulés, le V9 et cette VEV relient six communes : Torcy, Bussy-Saint-Martin, Collégien, Ferrières-en-Brie, Jossigny et Bussy-Saint-Georges. « La V4 avait tout son sens, mais au vu du développement de Bussy-Saint-Georges, il était indispensable que notre secteur soit inclus dans ce schéma régional », réagit Yann Dubosc, maire de Bussy-Saint-Georges. La future piscine, le pôle ludique de Bussy le Sycomore se trouvent ainsi reliés au VIF.

Par ailleurs, cette demande des élus rejoignait la volonté de l’aménageur public de créer une voie de vélo permettant de créer de la continuité. « Aujourd’hui, nous créons des aménagements cyclables dans toutes les ZAC. Tout l’enjeu de ce projet de Voie express vélo était de les relier », explique Laurent Girometti, directeur général d’EpaMarne-EpaFrance.

Mais avec quels financements ? « Dans les ZAC, les constructions permettent de financer l’aménagement. Ici, le projet ne pouvait aboutir sans un apport de financement public. Nous avons rebondi sur l’appel à projet  »mobilités actives » et profité de la création du VIF », poursuit-il.

12,7 millions d’euros

La VEV, qui fera à terme 15 km (pour desservir la future zone d’activité de la Rucherie en passant par le diffuseur en construction), représente un investissement total de 12,7 millions d’euros dont 7,8 millions de subventions.

C’est donc l’Epa qui réalise une partie du VIF et de sa VEV. Mais les financements n’étaient pas la seule difficulté du projet. L’autre obstacle ? Le foncier. « L’idée était simple, mais complexe à réaliser », confie Laurent Girometti, sans entrer dans les détails. Le projet, annoncé en 2022, a ainsi pris un an de retard pour ne démarrer qu’en 2023.

Aujourd’hui, le plus gros de cette « Voie Vélo Express », annoncée depuis 2022, est terminé. Il ne reste donc qu’un km à réaliser d’ici la fin d’année. Il ne restera plus qu’à relier la Rucherie (d’ici 2030) et à rendre définitif la piste sur l’avenue des Cent Arpents.

« Quand on repense aux débuts, l’aménagement du secteur de Marne-la-Vallée a été pensé autour de transports lourds comme le RER. Aujourd’hui, il faut faire de la place aux mobilités douces », conclut Laurent Girometti.

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