En Isère, l’agglomération de Grenoble serait « hors des clous » sur l’application de l’encadrement des loyers expérimenté depuis le début de l’année. Près de la moitié des locations ne respecteraient pas les prix fixés par la préfecture.
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Les Grenoblois paient-ils leurs loyers trop chers ? Selon le dernier baromètre de la Fondation pour le logement, 45% des loyers du parc immobilier privé dépasseraient les prix établis par la préfecture.
Ces données se basent sur l’état des lieux dressé par l’Observatoire des loyers. « On essaie de trouver des personnes qui sont volontaires pour participer à l’enquête, qu’elles soient propriétaires ou locataires, ainsi que des agences immobilières qui acceptent de nous transmettre leurs données. Déjà, cela permet à un propriétaire de mieux fixer son loyer et à un locataire d’avoir cette information », explique Déborah Sauvignet, chargée d’études à l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise.
L’expérimentation d’encadrement des loyers a débuté en janvier 2025 dans l’agglomération grenobloise.
Un loyer de référence est fixé par la préfecture de l’Isère. Il sert de base pour calculer une fourchette entre -30 % et +20 %.
Les règles d’encadrement des loyers à Grenoble
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© F3 Alpes
Un simulateur développé par la métropole de Grenoble permet aux habitants de vérifier que leur loyer est bien dans les clous.
Nous avons proposé à Paul, étudiant à Grenoble, de faire l’expérience. « Alors moi c’est un trois pièces, il était déjà meublé », détaille-t-il en remplissant le formulaire sur son téléphone.
« Ce loyer est supérieur au loyer de référence majoré » indique le simulateur. « Mon loyer serait estimé à 652 euros et il est en réalité à 660 euros. Donc on est à 8 euros près », découvre l’étudiant avec soulagement.
Mais dans certains cas, la différence peut être bien plus grande : 190 euros en moyenne sur l’ensemble des territoires concernés à l’échelle nationale.
Pour Jérôme Aubreton, président de l’Association des propriétaires immobiliers de l’Isère, le chiffre de 45 % d’annonces hors des clous semble « un peu excessif », mais la situation serait bien réelle.
« On est très clair : il ne faut pas tricher. Comme d’habitude, ce sont toujours les extrêmes qui sont impactés. Les gens qui ont densifié des maisons individuelles, où par exemple ils ont fait 10 studios, ceux-là sont en décalage et ont des difficultés avec la réglementation. C’est peut-être là où l’on peut avoir des points de divergence », analyse-t-il.
En cas de non-respect de l’encadrement des loyers, un propriétaire s’expose à une amende de 5 000 euros.