Honorée par le Festival du film américain, l’ex star d’Alerte à Malibu, qui a transformé et relancé sa carrière avec le cinéma d’auteur, a ouvert la manifestation.

«Ne méprenez pas ma gentillesse pour de la faiblesse». Honorée par le Festival du film américain de Deauville, Pamela Anderson y a livré un discours coup de poing, d’une authenticité et d’une fermeté qui a frappé les esprits et est devenu le moment fort de la cérémonie d’ouverture de cette 51e édition, qui a débuté vendredi soir.

L’ex star d’Alerte à Malibu a complètement transformé et relancé sa carrière avec le cinéma d’auteur. La comédienne de 58 ans a fait, l’an passé, un des plus merveilleux come-backs, dont Hollywood a le secret, avec le film de Gia Coppola The Last Showgirl. Elle y campait une danseuse de cabaret dans un casino de Las Vegas, dont la revue est arrêtée après trente ans de représentations. Pour cette performance d’une femme combative malgré les humiliations, Pamela Anderson a reçu une nomination aux Golden Globes et au prix du syndicat des acteurs américain. Auquel s’ajoute désormais ce Deauville Talent Award.


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«Je suis aux anges quand je pense à tous les talents qui m’ont précédée sur cette scène. Être accueillie parmi eux, au sein de cette communauté cinématographique que j’adore, est inoubliable. J’ai toujours gardé des secrets, à commencer par mon amour pour le cinéma, la littérature classique et la musique, l’amour et le besoin de créer et d’incarner des personnages», a avoué celle que les médias ont longtemps ramenée à son personnage de sauveteuse bimbo de la série Alerte à Malibu.

«Une culture médiatique prompte à juger et à abîmer»

«Cette discrétion a sans doute un mécanisme de survie pour me protéger mais cela a aussi nourri la bête», a poursuivi la Canadienne, dont les ébats avec son mari le rockeur Tommy Lee, dans les années 90, avait fait le tour du monde après le cambriolage de leur domicile et le vol de leurs vidéos personnelles. «Faire partie intégrante de la pop-culture est autant une chance qu’une malédiction Cela sape l’objectif que l’on se fixe de cultiver le mystère ce qui est inestimable pour un acteur de cinéma», a souligné Pamela Anderson. Avant de s’engager dans un droit de réponse face aux dernières rumeurs des tabloïds qui la visent. Le site américain TMZ a ainsi affirmé que son idylle avec le comédien irlandais Liam Neeson était une stratégie pour promouvoir leur comédie Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

« Il m’importe de bousculer les choses, de modifier les perceptions, afin d’être libre de peindre sur une toile vierge. Je ne prends pas les choses à la légère. Je ne participerai jamais à des coups de pub. Ce serait une condamnation à mort», a clarifié Pamela Anderson. «Je suis superstitieuse en amour, et je ne suis pas à l’aise à l’idée de partager le moindre détail de ma vie privée. Elle ne se construit et ne se défait qu’en quelques jours, semaines ou mois dans une culture médiatique prompte à la juger et à l’abîmer».

Et l’admiratrice d’Isabelle Huppert, qui lui a rendu hommage en vidéo, de mettre en garde : «Ne confondez pas ma gentillesse pour de la faiblesse, mon audace pour de l’amertume. Je veux laisser derrière moi un héritage artistique dont ma famille peut être fière. Je sais intimement ce que l’on ressent lorsqu’on est sous-estimé et publiquement humilié. Malgré tout, je me suis toujours sentie aimée, soutenue».

Pamela Anderson va devenir un visage incontournable du cinéma d’auteur. Elle sera à l’affiche dans les mois qui viennent de cinq projets sous la direction de Dustin Wills, de Sally Potter, de Michael Cera , de Kornel Mondruczo (Pieces Of A Woman ), et de l’habitué de Cannes le réalisateur brésilien Karim Aïnouz (Le jeu de la reine ).