Est-ce un glas qui sonne? Après le New York Times, un autre géant des médias nord-américains, l’Associated Press, renonce désormais à publier des critiques de livre sur son site à partir de ce mois, au prétexte que leurs lecteurs constitueraient une espèce en voie de disparition. La critique relèverait d’un goût de niche que la vénérable agence de presse estime n’avoir plus les moyens de satisfaire, et tant pis pour qui en attend encore quelque chose. Elle sera remplacée par des contenus censés être mieux adaptés au public d’aujourd’hui, ainsi qu’aux nouvelles technologies, par où passe désormais la consommation des médias: podcasts, interviews et autres recettes de storytelling. Bref, il s’agit bel et bien d’allécher le potentiel lecteur en lui donnant l’impression d’être mis directement en prise avec «l’histoire» ou, mieux encore, avec l’expérience de vie à son point de départ.
Le livre en conflit avec la vie?