Avec plus de 230 millions de vues, « KPop Demon Hunters » devient le film le plus regardé de l’histoire de Netflix. Ce succès témoigne d’un phénomène bien plus vaste : la K-pop s’impose comme une culture à part entière, des plateformes de streaming aux cours de récréation, en passant par les studios de danse et les concept stores.
Plus de 230 millions de vues. C’est le record que vient de battre KPop Demon Hunters, propulsant le film en tête du classement des contenus les plus visionnés de l’histoire de Netflix. Un exploit qui confirme l’influence mondiale de la K-pop, ce courant musical sud-coréen devenu un véritable phénomène de mode.
Derrière les chiffres, un engouement qui touche toutes les générations. Dans les écoles, les enfants s’approprient cet univers musical et visuel.
« Il y a des chansons à l’intérieur, aussi c’est parce que j’aime bien regarder des films de K-pop », confie une petite fille, enthousiaste. « J’ai ma petite de 8 ans qui me pose souvent la question : est-ce que je peux mettre la musique du film ? Donc elle écoute un petit peu. Des fois j’accepte, mais voilà, après il faut aimer », témoigne une mère. « C’est entraînant quand même, c’est une bonne mélodie », ajoute une autre petite fille. « Oui j’écoute et j’aime bien les danses et les chansons », conclut une camarade.
Au-delà de la musique, c’est tout un univers culturel qui s’exporte. Avec près de 9,7 millions d’heures d’écoute en streaming, la K-pop ne cesse de gagner du terrain. Son succès repose aussi sur la danse, véritable porte d’entrée pour de nombreux fans. Lorna Basque, danseuse professionnelle, observe ce phénomène de près : « Maintenant les gens connaissent mieux. Il y a moins de critiques, comme c’est plus connu, c’est devenu plus universel, comme une variété de pop classique. »
L’engouement est tel que certains professeurs voient leur nombre d’élèves tripler. Et dans les rues de l’île de La Réunion, les concept stores spécialisés dans la K-pop voient le jour, devenant des lieux de rassemblement pour les fans.
« La communauté est quand même très présente, malgré le fait que l’on ne s’en rendait pas compte avant. Là, le fait qu’il existe des endroits où ils peuvent se réunir et échanger, on se rend compte que le phénomène a pris de l’ampleur et qu’il y a une réelle demande ici à La Réunion », explique Boris Lavit, directeur du Joha Store à Saint-Pierre.
Plus qu’un simple effet de mode, la K-pop s’impose comme une véritable manière de vivre, notamment chez les 7-17 ans. Stylisme, musique, séries, animations : l’esthétique coréenne façonne les jeunes générations.
« Que ce soit dans les films, les dramas, les animés, c’est très présent. Beaucoup plus que la japonisation. C’est quelque chose, je pense, qui va être de plus en plus présent. Ils ont du talent, ils ont du goût et je pense que ça façonne beaucoup les petits Européens et les petits Réunionnais », analyse Sébastien Briad, journaliste pop culture.
Et les chiffres donnent raison à cette analyse. En 2024, l’industrie de la K-pop a généré plus de 750 millions d’euros, selon l’Institut coréen de la culture et du tourisme. Le phénomène semble bien loin de ralentir.