l’essentiel
Sept mois de travaux et plus de 7 millions d’euros investis : le rond-point de la Cépière et l’avenue Louis-Bazerque, à Toulouse, ont changé de visage. Objectif affiché par la Métropole : sécuriser cyclistes et piétons, sans remettre en cause la fluidité de la circulation.
Le ballet des pelleteuses a duré plus de sept mois. De janvier à août 2025, le rond-point de la Cépière, l’avenue Louis-Bazerque et la route de Saint-Simon ont connu un chantier d’ampleur. Objectif : gommer une discontinuité cyclable relevée depuis des années par les associations d’usagers et créer un maillon du Réseau Express Vélo (REV 6).
Sur l’avenue Louis Bazerque, un rétrécissement de voirie oblige les voitures à ralentir et à laisser le bus passer.
DDM – NATHALIE SAINT AFFRE
« Nous avons développé le REV 6 sur 4 kilomètres de nouvelles pistes, entre l’avenue Louis-Bazerque et la route de Saint-Simon. Les travaux se poursuivent, avec les aménagements des ronds-points Izar et Petit. »
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« À la Mounède, nous retravaillons le muret de séparation pour installer un aménagement cyclable à l’extérieur. Les travaux s’échelonneront jusqu’en décembre », explique Maxime Boyer, vice-président de Toulouse Métropole en charge de la circulation et de la voirie.
Des pistes larges de 3,50 à 4 mètres ont vu le jour, et 40 arbres ont été plantés route de Saint-Simon. Mais si la volonté est de sécuriser les cyclistes, l’adaptation reste délicate, notamment à la descente du rond-point de la Cépière vers le giratoire Schwartzenberg, qui mène au périphérique.
Cyclistes et voitures en conflit
À cet endroit, la nouvelle piste croise le flux de voitures qui veulent emprunter la bretelle d’accès au périphérique. « Beaucoup de cyclistes ne respectent pas le feu tricolore et se mettent en danger. Le bouton poussoir n’est pas toujours utilisé et les voitures arrivent derrière eux. Cela peut être dangereux, et nous n’hésiterons pas à verbaliser si cela doit se reproduire trop souvent », prévient l’élu toulousain.
Le nouvel aménagement protégé REV 6 pour les cyclistes, qui croise néanmoins l’accès au périphérique.
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La menace est claire : « Si la sécurité des cyclistes devait être remise en question, la solution radicale serait de fermer la bretelle d’accès et de forcer les voitures à rejoindre le périphérique par le giratoire Schwartzenberg. Mais cela entraînerait de gros bouchons », ajoute-t-il.
Le feu vélo, presque jamais respecté, sur cette partie à fort dénivelé.
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De nouvelles règles pour les automobilistes
Côté circulation, les changements surprennent. Dans la descente vers le périphérique, une voie de tourne-à-gauche a été supprimée. « Il n’en reste qu’une. Fin août, j’ai vu un accident sérieux entre deux voitures à cet endroit », raconte un habitué du secteur.
Une voie de tourne à gauche a été supprimée pour rejoindre la bretelle d’accès au périphérique.
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En sortie du périphérique intérieur, la voie d’insertion a disparu. À la place : un cédez-le passage. « Il faut s’y habituer », commente une automobiliste. Pour la Métropole, ce choix est assumé : « La voie d’insertion ne se justifiait pas. En entrant en ville, il faut ralentir. C’est aussi un signal aux automobilistes. »
L’accès depuis le périphérique à la route de Saint-Simon se fait désormais par un simple cédez le passage. La voie d’insertion a été supprimée.
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Des repères encore flous pour les vélos
La continuité de la piste cyclable venant du rond-point laisse perplexe. « On ne sait pas si on peut continuer sur la voie de bus », témoigne un cycliste régulier du secteur. Réponse de la Métropole : « Dans les prochains jours, un à-plat rouge sera posé sur la voie de bus, pour signifier que les vélos peuvent l’emprunter. »
Les cyclistes sont invités à emprunter la voie de bus protégée, au milieu du rond-point, même si la signalisation n’est pas encore présente.
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Avenue Bazerque, les cyclistes pourront ainsi poursuivre leur chemin sur la voie de bus ou basculer sur la piste neuve type REV, aménagée route de Saint-Simon à hauteur de la station-service Total Access.
Un chantier à suivre jusqu’en 2026
La livraison d’août n’est qu’une étape. Les aménagements vont se poursuivre dans les mois qui viennent, de la Cépière jusqu’aux Arènes, et jusqu’au cœur de Saint-Simon. « La transformation ne se fait pas en un jour, rappelle Maxime Boyer. Il faut donner du temps pour que chacun s’habitue à ces nouvelles pratiques. »
Sur l’avenue Louis Bazerque, un rétrécissement de voirie oblige les voitures à ralentir et à laisser le bus passer.
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En attendant, la cohabitation reste parfois tendue. Les automobilistes dénoncent des ralentissements et une circulation moins fluide. Les cyclistes, eux, découvrent des pistes plus larges, mais pas toujours lisibles. Le pari de la Métropole est clair : imposer la continuité cyclable, même au prix de quelques frictions temporaires.