À Lyon, un professeur des écoles mène une bataille inédite contre son administration. Bien que l’État civil français et canadien reconnaisse sa paternité, le rectorat refuse toujours d’en tenir compte dans ses fichiers, l’empêchant d’accéder aux droits liés à son statut de parent.

Selon une enquête publiée le 4 septembre par Mediacités, l’enseignant – prénommé François pour préserver son anonymat – est marié à un homme et père d’un enfant de deux ans. Pourtant, sur la plateforme I-Prof, qui centralise la carrière des enseignants, son dossier affiche la mention : « Vous n’avez pas d’enfant ». Une simple ligne, mais aux conséquences concrètes : impossibilité de bénéficier de congés ou d’aménagements prévus pour les familles.

Face à ce qu’il considère comme une discrimination flagrante, l’enseignant a saisi la justice administrative. « C’est une double peine. Ma paternité est reconnue par l’État, mais mon employeur, qui en dépend, fait comme si mon fils n’existait pas », confie-t-il à Mediacités.

Le syndicat Sud Éducation 69 a publiquement pris position, dénonçant « une homophobie institutionnelle qui dure depuis près de deux ans ». Dans un communiqué, il interpelle directement la rectrice de l’académie et demande des explications.

Le rectorat, pour l’instant, garde le silence. Mais l’affaire pourrait faire jurisprudence : elle met en lumière l’écart entre l’évolution du droit de la famille et les résistances administratives, au risque de renforcer le sentiment d’injustice parmi les familles homoparentales.

La situation vécue par cet enseignant rappelle que l’égalité proclamée n’est pas toujours appliquée. Associations et syndicats redoutent que ce cas ne soit que la partie visible d’un problème plus large.

Nous apportons tout notre soutien à cet enseignant. L’égalité des droits ne doit pas rester lettre morte.