Yannick Vely
07/09/2025 à 00:01, Mis à jour le 07/09/2025 à 00:08
Adaptation du roman d’anticipation de Laurent Gaudé, « Chien 51 » de Cédric Jimenez ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ces références « Blade Runner » et « Les Fils de l’homme ».
Le synopsis
Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit assassiné et que Salia et Zem, deux policiers que tout oppose, soient forcés à collaborer pour mener l’enquête.
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La critique de Paris Match (2/5)
Saluons d’abord le courage de Cédric Jimenez et de ses producteurs, leur saine ambition de vouloir proposer un grand spectacle Made in France. Malgré ses défauts – nous y reviendrons – « Chien 51 » n’est pas un objet filmique à rejeter dans son entièreté. Les scènes d’action sont efficaces, Gilles Lellouche est crédible dans le rôle de Zem, flic du monde d’en bas qui a conservé toute son humanité (et de nombreuses bouteilles de lait).
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En transposant l’intrigue du roman de Laurent Gaudé de la Grèce à la Ville Lumière, le réalisateur de « Bac Nord » prenait un sacré risque : ne pas parvenir à nous faire croire en notre capitale divisée en trois zones comme autant de classes sociales – les pauvres, les privilégiés et les super-riches – au milieu des immeubles haussmanniens et des monuments parisiens. Hélas, c’est précisément là le cœur du problème.
L’univers de « Chien 51 » souffre beaucoup de la comparaison avec deux de ses glorieux aînés : le monde pluvieux de « Blade Runner », le chaos permanent du chef-d’œuvre d’Alfonso Cuaron, « Les Fils de l’homme », qui étaient déjà des adaptations littéraires. C’est d’autant plus dommageable que ce n’était pas l’intrigue du roman initial qui séduisant tant, mais la description du futur que nous réserve le capitalisme avec l’aide des IA. L’approche policière n’est pas escamotée mais un spectateur habitué aux récits d’anticipation ne sera guère surpris des développements de l’enquête – à l’exception du personnage fascinant mais trop rare à l’écran du gourou anti-IA incarné par Louis Garrel et de sa fin, plus sombre et définitive que celle du roman.