On pensait débuter simplement par : « Il était une fois », comme pour toutes les belles histoires, sauf qu’en plongeant dans les archives du journal, on s’est rendu compte que ça ne s’était pas passé comme ça. Et qu’il a fallu s’y reprendre à deux, et même à trois fois.
Le Dauphiné Libéré est né le 7 septembre 1945, après deux échecs. L’un à l’été 1944 par manque d’hommes, le lourd tribut payé à la guerre, l’autre en janvier, pour ne pas avoir su s’entendre avec les Allobroges sur l’idée d’un journal commun. Il a donc fallu que quatre résistants de la première heure se décident à prendre les choses en main, renverser la table et le destin. Georges Cazeneuve, postier et pigiste sportif, Elie Vernet, tripier, Alix Berthet, instituteur et Louis Richerot, hôtelier. Avec l’aide de journalistes dans chacun des départements de la zone de diffusion.
Photo Le DL/Bertrand Riotord
Le 7 septembre 1945, Le Dauphiné Libéré est donc imprimé pour la première fois, à moins de 100 000 exemplaires sur les presses de la rue Denfert-Rochereau à Grenoble. Une page recto verso, pas plus, faute de papier, vendue 2 francs, avec en Une un édito qui a traversé l’Histoire : Le libre journal des Hommes libres, un article sur Hiroshima, un autre sur Élisabeth d’Angleterre et enfin l’annonce d’une conférence sur la paix. Déjà. Les infos locales étant publiées au verso.
Le temps a passé, 80 ans jour pour jour. Un anniversaire avec 80 bougies et un gros gâteau pour les souffler. Les fondateurs ne sont plus là, mais le nom de Cazeneuve, premier directeur de publication, a traversé le siècle. Les neveux de Georges, François et Thierry, ont laissé eux aussi leur nom dans l’histoire du journal, le premier avec ses bons mots dans l’édition de Grenoble, le second aux sports et en tant que directeur du Critérium. Alors on a appelé François pour l’inviter à passer nous voir, on l’a laissé parler et il a raconté le reste… Tout le reste.
Lire l’interview de François Cazeneuve ici.