Juan Montilla s’apprête à connaître sa première feuille de match en Top 14, avec Clermont. Face au Stade toulousain, le jeune ouvreur argentin espère connaître ses débuts professionnels, lui qui fait déjà preuve de beaucoup de tempérament.
C’est une première surprise de taille pour la Yellow Army. Alors que leurs Jaunards s’apprêtent à lancer leur saison face à Toulouse (21h05), les supporters clermontois ont sans doute cligné des yeux en voyant le numéro 21 de leur équipe : Juan Montilla, 18 ans, ouvreur argentin. Champion de France Crabos avec l’ASM la saison passée, le bambin aux cheveux peroxydés a gagné sa place dans le premier groupe clermontois à la faveur des blessures, mais aussi et surtout grâce à sa préparation réussie. Auteur d’une entrée décisive en match amical contre Toulon, le Sud-Américain n’a pas volé sa place pour évoluer sur la plus grande scène nationale.
« J’aime les Argentins. Surtout les numéros 10 argentins, j’adorais Diego Maradona ! » sourit Christophe Urios avant de parler de son joueur. « Sa place sur la feuille valide tout le travail qu’il mène depuis le début de l’été. Il a fait des entraînements intéressants, où il a été très bon. Franchement, on ne se voyait pas ne pas lui donner cette chance. Cela m’aurait gêné. C’est un jeune mec qui va découvrir plein de choses. Moi, je veux qu’il s’appuie sur les choses simples. Je veux qu’il fasse son job le mieux possible. Après, il rentrera, il ne rentrera pas, on verra. En tous les cas, je ne le sens pas sous pression. C’est un gamin qui a du tempérament ! Je l’ai vu se prendre la tête pendant la préparation avec des pros de façon sévère ! ».
Top 14 – Juan Montilla a « gagné sa place face à Toulon » selon Yoann Jendrzejczak.
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J’ai un confrère qui travaille en Espagne qui m’a appelé pour me dire que ce gamin avait quelque chose
Face à la blessure d’Irae Simone et le choix de ne pas lancer Tom Raffy trop tôt (l’ex-briviste a passé la majeure partie de la préparation blessé), Christophe Urios a donc pioché dans la garderie clermontoise. Avant de postuler pour défier le champion de France toulousain, Juan Montilla a parcouru beaucoup de chemin, comme l’atteste Yoann Jendrzejczak, directeur du centre de formation de l’ASM. « J’ai un confrère qui travaille en Espagne qui m’a appelé pour me dire que ce gamin avait quelque chose. Il est venu s’entraîner avec nous une première fois il y a deux ans et demi et puis on l’a vite intégré en Crabos. La première année, il a joué arrière avant d’être replacé au centre. Mais avec le staff, on s’est dit que pour lui faire franchir un cap, il fallait le placer à l’ouverture. On a donc interverti plusieurs joueurs de notre ligne arrière, dont Juan, et c’est comme ça qu’on a été champions de France (rires) ».
Montilla possède deux grandes qualités selon les deux techniciens : une aisance technique au-dessus de la moyenne et une hargne typiquement argentine. « Il hait la défaite à un point inimaginable, mais par contre, il a une énorme capacité de remise en cause. Même si sa rentrée contre Toulon a été bonne, il a eu ce besoin d’analyser les points à améliorer de sa performance » note le directeur du centre de formation. « Il ne se pose pas de questions » poursuit Urios. « C’est un joueur qui sent le rugby, comme tous les Argentins, d’autant qu’il en a eu un devant lui pendant deux ans. J’espère qu’il s’en est inspiré. D’ailleurs, il m’a envoyé un message ! Il était content que Juan soit dans le groupe » sourit le manager en se rappelant de Benjamin Urdapilleta.
Top 14 – Baptiste Jauneau avait été épaulé par Arthur Iturria lors de ses premières rencontres avec l’ASM.
Icon Sport – Laurent Frezouls
J’essaie de lui transmettre ce que m’ont transmis Morgan (Parra), Camille (Lopez) et Arthur (Iturria)
Sur le terrain, le capitaine se réjouit également de la présence de Montilla dans le groupe. Baptiste Jauneau accompagne d’ailleurs le jeune argentin depuis plusieurs semaines, à l’instar de l’apprentissage qu’il avait reçu des « anciens ». « J’essaie de lui transmettre ce que m’ont transmis Morgan (Parra), Camille (Lopez) et Arthur (Iturria). Pour mon premier match, ils m’avaient dit de faire les choses à 100 %, ne pas se poser de questions ni trahir mon style de jeu. Je lui ai dit ça, tout simplement. C’est ce qu’on m’a dit de faire et je trouve que c’est plutôt vrai, il ne faut pas se prendre la tête ».