Le maire divers droite de Carros, âgé de 51 ans, est à la tête de la commune depuis 2020. Yannick Bernard est également conseiller métropolitain depuis 2020 et conseiller départemental depuis 2021. Il est notamment président de la commission Green Deal.

La population était de 12.162 habitants en 2018 et de 13.419 habitants en 2024 (+10%). Qu’est-ce qui attire à Carros?

Ces chiffres officiels de l’Insee ne reflètent pas la réalité du terrain: ils sont basés sur l’échantillonnage et pas sur un recensement exhaustif. On évalue donc la population à environ 15.000 habitants. Qu’est-ce qui attire? Sa situation géographique entre la bande littorale et l’arrière-pays. Sa proximité avec la plus grande zone industrielle du département (plus de 12.500 salariés et une production à plus de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel). Sa densité de services publics. En 2024, on est la troisième commune de France à investir autant de masse salariale par habitant (357 agents).

Est-ce qu’il y a assez d’infrastructures pour faire face à cet afflux de population?

On peut toujours faire plus. Il manquerait un bâtiment dédié à l’activité des centres aérés, comme une maison de l’enfance. Il manquerait un espace pour développer l’offre du conservatoire départemental avec des salles de répétition et d’audition. On a la chance d’avoir deux gymnases, trois stades et une piscine. Un troisième gymnase sera construit sur la commune voisine de Gattières en même temps que la création d’un nouveau collège.

Les embouteillages sont quotidiens dans le sens domicile-travail. Que faire?

Les habitants de Carros partent travailler dans la plaine du Var, à Monaco et Sophia Antipolis. Et 12.500 personnes viennent travailler dans la zone industrielle. J’ai demandé des études de déplacement domicile-travail à la Métropole. Elles permettraient de justifier la création d’un transport en site propre performant. Il faut mener une réflexion sur un transport de type tramway ou BHNS. Pourquoi pas la ligne 6 du réseau de tramway? Il faudrait aussi mener à bien le projet d’aménagement de la RM6202 bis.

Quels sont vos projets en matière de sécurité?

On a dix-neuf policiers municipaux. D’ici fin 2026-début 2027, il pourrait y en avoir quatre de plus. Nous pouvons compter sur 108 caméras. Je souhaite renforcer la vidéosurveillance dans des zones où le dépôt sauvage est fréquent, la zone d’activités de La Grave, en bordure du Var et autour de certains axes de circulation comme aux Plans.

La commune ne manque-t-elle pas d’une vraie centralité?

Je souhaite restructurer la mairie, le centre commercial, la médiathèque et le supermarché pour créer une centralité. Il faudrait créer une place centrale. Une place à la Pagnol, avec le jeu de boules, les platanes, le bar, etc. Il y a deux requalifications à faire: l’une autour de l’entrée de ville (la médiathèque, la maison de santé) et l’autre autour de la mairie et des espaces commerciaux.

Où en est le projet de la Porte des Plans de Carros?

Chaque fois qu’un propriétaire souhaite vendre un terrain, la collectivité, par l’intermédiaire de l’établissement public foncier, achète le terrain pour pouvoir remembrer et proposer à terme le développement harmonieux d’un nouveau quartier. Il faudra probablement lancer la construction d’une école de douze à seize classes ou deux écoles de six à huit classes d’ici la moitié du prochain mandat [aux alentours de 2029]. Sachant qu’il faut deux à trois ans pour conduire le projet. Il y aura d’autres infrastructures: la nouvelle gendarmerie et un pôle de commerces.

Les grandes entreprises Arkopharma, Virbac et Malongo sont présentes dans la zone industrielle. Que faites-vous pour les conserver et en attirer d’autres?

Nous avons un vrai accompagnement. Dans le cadre des dépôts de permis des industriels, on a instauré une commission où on les réunit avec la Ville, la Métropole et les services de l’État. Mon intérêt, c’est qu’ils puissent se développer. Depuis 2023, le groupe Mauro, entreprise de distribution de boissons, a installé un entrepôt à Carros et se développe très fortement. Il y a donc aussi un renouvellement. D’ailleurs, on a 14,2 millions d’euros de foncier qui a ou qui va changer de mains dans la zone industrielle.

2025 marquait la 50e fête des fraises et du terroir. Comment pouvez-vous la faire évoluer en 2026?

Nous allons travailler sur le dossier transport, stationnement, car nous accueillons 23.000 personnes en deux jours. Nous allons revoir l’implantation du chapiteau.

Éric Ciotti est candidat aux municipales à Nice et il est votre collègue au Département. Allez-vous le soutenir?

L’annonce de sa candidature était particulièrement attendue. Il a une solide expérience pour briguer la mairie. Je pense qu’il ferait un bon président de la Métropole [Yannick Bernard fait partie des 18 maires « frondeurs » qui avaient quitté la séance plénière du conseil métropolitain du 7 novembre, furieux d’avoir été mis de côté d’une réunion préparatoire puis rangés aux côtés des élus du RN pour avoir refusé de signer une charte proposée par le président de la Métropole Christian Estrosi, par laquelle ils s’engageaient à « refuser toute alliance avec le RN », « défendre la Métropole » et « voter le budget »]. Je le côtoie dans sa façon de conduire un certain nombre de réunions au Département. Il connaît parfaitement ses dossiers. Je souhaite que les Niçois se mobilisent et se positionnent. J’ai hâte qu’il y ait les élections pour que ça redonne un poids démocratique à tous les élus. Je vais m’occuper modestement de ma campagne à Carros. De finir très sérieusement avec enthousiasme et motivation ce mandat. C’est déjà un bel objectif.

On comprend que vous serez candidat à votre succession, c’est ça?

J’ai pris le temps de réfléchir. Ça me plairait d’être maire à nouveau. Ma décision est claire mais ce n’est pas le moment de l’annoncer officiellement. Ma priorité, c’est de poursuivre le travail engagé. Avec mes adjoints et mes conseillers municipaux, on est aux affaires. Je veux les laisser aller au bout de leur mission. On a encore des projets à terminer.

Du tac au tac

Son coup de cœur

« Le dynamisme associatif de la commune. Nous avons 181 associations, qui rayonnent bien au-delà de Carros. Je veux aussi insister sur le travail du comité des fêtes. »

Son coup de gueule

« Je suis inquiet de l’instabilité institutionnelle. J’en vois les effets: des appels à projet ou des aides qui ne sont plus appuyées par l’État pour des questions de mise en œuvre. »

Ses 3 priorités

– Prévention des inondations: « Je souhaite davantage de sécurité pour les habitants en matière de risque inondation. J’appréhende l’automne à cause des événements climatiques. On met tout en œuvre avec notre plan communal de sauvegarde. »

– Qualité de vie: « Je souhaite préserver le bon vivre à Carros. On fait partie des 2% des communes les plus agréables de France. On était 1026e sur 35.000 communes en 2021. On est passé à la 691e place en 2025. »

– Terminer les Projets engagés: « Je souhaite finir les projets engagés: la place Saint-Pierre, la couverture du terrain de basket, la sécurisation des falaises pour protéger des habitations. »