Et si faire le plein dans l’espace devenait aussi banal que de s’arrêter à la station-service ? Derrière cette idée qui semble sortie de la science-fiction, Elon Musk joue son pari le plus audacieux : prouver que ses fusées peuvent s’alimenter entre elles, en orbite, à des vitesses vertigineuses.
Elon Musk et le vaisseau Starship lors de son lancement réussi, le 26 août 2025 – © SpaceX Youtube / DailyGeekShow.com
Elon Musk veut prouver que le ravitaillement en orbite est possible
L’agence spatiale SpaceX traverse une période mouvementée. En juin dernier, un test de la version 2 de la fusée Starship s’est soldé par un échec retentissant.
Mais fidèle à son credo, « le spectacle doit continuer », Elon Musk regarde déjà vers l’avenir. Son objectif désormais : réussir une manœuvre spatiale jugée irréalisable par le Sénat américain.
SpaceX will do orbital refilling several times next year with Starship V3.
Because we are simply docking with ourself, this is a much easier problem than docking with the Space Station, which SpaceX already does several times a year.
— Elon Musk (@elonmusk) September 3, 2025
Il s’agit du transfert de propergol entre deux fusées en orbite. Imaginez faire le plein de votre voiture en roulant, en récupérant l’essence d’un autre véhicule en mouvement. C’est exactement ce que Musk veut tenter, mais à des milliers de kilomètres de la Terre. Avec la version 3 de Starship, prévue pour 2026, il espère y parvenir à plusieurs reprises.
Le ravitaillement orbital est crucial pour aller plus loin que la Lune
Depuis 2019, Musk répète que ce ravitaillement est indispensable pour transporter des charges lourdes vers la Lune et surtout vers Mars. Car envoyer de simples satellites est une chose, mais acheminer des tonnes de matériel, d’eau ou même d’habitats pour humains en est une autre.
Concrètement, une première fusée décolle avec un surplus de carburant. Une deuxième vient ensuite s’amarrer à elle pour transférer l’excédent de propergol.
Une fois « ravitaillée », elle repart seule vers sa destination. Simple sur le papier, mais redoutable en pratique. Le moindre écart de trajectoire et c’est l’échec.
Et pourtant, Musk y croit. Pour lui, s’arrimer à sa propre flotte est bien plus simple que de s’amarrer à la Station spatiale internationale, une manœuvre que SpaceX réussit déjà régulièrement.
Une prouesse technique que même la NASA n’a jamais tentée
Le Sénat américain parle d’un objectif « irréalisable ». Mais Musk répond que c’est non seulement faisable, mais imminent. Il affirme sur X (ex-Twitter) que « plusieurs remplissages orbitaux » auront lieu dès l’année prochaine. S’il réussit, ce sera une première mondiale. Aucune agence, pas même la NASA, n’a encore osé franchir ce pas.
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Pour mesurer la difficulté, il faut imaginer deux géants de 120 mètres de haut évoluant à plus de 28 000 km/h, qui doivent se rapprocher, s’amarrer et échanger du carburant, sans la moindre erreur. C’est un ballet spatial d’une précision extrême.
Ce défi pourrait changer l’avenir de la conquête spatiale
En cas de succès, cette innovation ouvrirait la voie à une nouvelle ère. Le voyage vers Mars ne serait plus une utopie, mais une trajectoire réalisable. Musk verrait enfin son rêve d’humanité multiplanétaire prendre forme. Mais comme souvent avec SpaceX, le calendrier reste incertain.
Alors, 2026 sera-t-elle l’année du premier « plein » réussi en orbite ? Si oui, l’histoire retiendra que la conquête de l’espace a basculé ce jour-là. Sinon, ce sera une étape de plus dans l’apprentissage, un échec de plus sur la route d’un pari que beaucoup jugent fou… et que Musk veut rendre possible.
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