La Russie a lancé dans la nuit de samedi au dimanche sa plus importante attaque aérienne contre l’Ukraine, mettant le feu au principal bâtiment gouvernemental dans le centre de Kiev et tuant au moins quatre personnes, dont un nourrisson, ont annoncé des responsables ukrainiens. Il s’agit là d’un coup symbolique porté à une partie bien défendue de la ville, dénonce la Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko.

De son côté, le président Volodymyr Zelensky a déclaré que les drones et missiles russes avaient tué quatre personnes et causé des dégâts dans le Nord, le sud et l’est du pays, notamment dans les villes de Zaporijia, Kryvyi Rih et Odessa, ainsi que dans les régions de Soumy et de Tchernihiv.

« De tels meurtres aujourd’hui, alors qu’une véritable diplomatie aurait pu commencer depuis longtemps, constituent un crime délibéré et une prolongation de la guerre », a déclaré le dirigeant ukrainien sur X, lançant un nouvel appel aux alliés afin qu’ils renforcent les défenses aériennes ukrainiennes : « Il est important que les partenaires réagissent de manière globale à cette attaque […] Nous comptons sur une réponse forte de la part des États-Unis ».

Une attaque dévastatrice d’envergure

La Russie a lancé 805 drones contre son voisin ukrainien et 13 missiles, tandis que les unités de défense aérienne ukrainiennes ont abattu 751 drones et quatre missiles, rapporte l’armée de l’air. Il s’agit du nombre le plus élevé de drones utilisés par la Russie pour attaquer le pays depuis que Moscou a lancé son invasion à grande échelle en février 2022.

Ailleurs à Kiev, des appartements résidentiels ont été touchés et endommagés, et des dizaines de résidents enveloppés dans des couvertures se sont rassemblées dans les rues pour évaluer les dégâts causés à leurs maisons tandis que les secouristes luttaient pour éteindre les flammes.

Cette attaque vient renforcer le pessimisme croissant en Ukraine, quant à la fin éventuelle de la guerre, alors que le président russe Vladimir Poutine résiste aux appels de cessez-le-feu, encouragé par le renforcement de ses relations avec la Chine.

Les États-Unis prêts à « accroître la pression sur la Russie »

Le président américain Donald Trump a quant à lui exprimé une frustration croissante à l’égard de Moscou depuis sa rencontre avec Poutine le mois dernier, mais a jusqu’à présent résisté à la tentation d’imposer des sanctions plus sévères à la Russie. Les pays achetant du pétrole russe ont bien été menacés de pénalités, mais dans les faits, seule l’Inde s’est vue assigner des contraintes « secondaires », rapporte The Guardian.

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Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré dimanche 7 septembre qu’une pression économique supplémentaire exercée par les États-Unis et l’Europe pourrait inciter le président russe Vladimir Poutine à entamer des négociations de paix avec l’Ukraine. Il a déclaré lors de l’émission Meet the Press sur NBC que l’administration du président Trump était « prête à accroître la pression sur la Russie ». Le représentant des États-Unis, Keith Kellogg, estime que l’offensive de la veille « n’est pas le signe que la Russie souhaite mettre fin à cette guerre par la voie diplomatique », puisqu’elle « semble intensifier ses actions ».

Les alliés européens de Kiev ont quant à eux condamné l’attaque et promis de soutenir l’Ukraine politiquement et militairement, mais des offres concrètes d’assistance, y compris l’envoi de troupes sur le terrain, sont toujours en cours de discussion. Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a annoncé s’être entretenu avec Emmanuel Macron. Côté britannique, le Premier ministre Keir Starmer a condamné l’offensive russe, et a estimé qu’elle constituait la preuve que Vladimir Poutine « ne prenait pas la paix au sérieux ».

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