Plus proche, plus facile, plus efficace. Le 10 juin, le centre hospitalier de Grasse a reçu l’autorisation d’exercer de la chirurgie pédiatrique pour les enfants de 3 à 15 ans.
Depuis le mois de juillet, pour ce qui est des interventions digestives et urologiques, plus besoin d’aller jusqu’à l’hôpital Lenval, à Nice: les enfants sont directement pris en charge ici par deux chirurgiens pédiatriques.
L’un d’eux, le docteur Henri Steyaert, a exercé une vingtaine d’années à Lenval avant de devenir chef de service et professeur de chirurgie pédiatrique à l’Université libre de Bruxelles.
En âge de prendre sa retraite, ce passionné n’a pas hésité quand l’hôpital de Grasse a demandé son aide pour monter ce projet. Il nous en donne tous les détails.
Quels étaient les atouts de l’hôpital pour ouvrir ce service?
Lorsque nous avons monté le dossier, nous nous sommes appuyés sur deux choses: d’abord, l’hôpital était déjà doté d’un service de pédiatrie. Et puis, il avait la chance d’avoir sur place des anesthésistes spécialisés dans les enfants. L’établissement remplissait donc les critères de l’ARS [agence régionale de santé].
Quelles sont les pathologies que vous traitez?
Les anomalies les plus fréquentes chez les petits enfants qu’on opère en hôpital de jour, sont la hernie inguinale (1), l’hydrocèle (2) et la non-descente testiculaire. Et puis il y a tous les problèmes de zizi: le phimosis, lorsqu’on ne peut pas décalotter, les infections du gland, les anomalies du méat urinaire.
Vous utilisez la réalité virtuelle pour aider les enfants à se détendre…
Oui, avant de partir au bloc opératoire, on leur pose un casque et ils choisissent un monde. Ils peuvent être dans la montagne ou nager avec les poissons et nous, on les accompagne dans leur histoire en leur parlant. Comme ça, ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont au bloc. Ça réduit les traumatismes et les prémédications contre le stress.
Quelles sont les conditions d’admission?
N’importe quel parent peut appeler le secrétariat pédiatrie au 04.93.09.55.04. pour prendre rendez-vous pour une consultation.
Il y a désormais aussi des consultations orthopédiques?
Un orthopédiste de Lenval vient une fois par mois consulter ici. Il n’opère pas ici mais à Lenval car, en orthopédie, le besoin de matériel est énorme, très coûteux et ils ont déjà tout.
Quels sont vos objectifs?
Une fois que la structure sera bien mise en place et que l’ouverture du nouveau bloc opératoire sera effective d’ici la fin de l’année, j’espère que nous pourrons prendre en charge les enfants à partir d’un an. Nous voulons aussi développer les soins dentaires chez les enfants autistes ou polyhandicapés. Actuellement, je caricature mais, on les endort et leur arrache les dents car ils bougent beaucoup et c’est très difficile de les soigner. Sauf à Marseille, il n’y a aucune structure dans la région qui offre des soins à ces enfants mais ici, on le fera. Trois chirurgiens-dentistes se relayeront d’ici janvier prochain, l’hôpital doit investir dans le matériel nécessaire.
1. Anomalie congénitale
2. Accumulation de liquide dans une « poche » entourant le testicule.