Gaza-city, bande de Gaza, correspondance particulière.

À l’entrée de son abri, dans le quartier d’Al-Zeitoun à Gaza, la famille Ruzzi rassemblait ses affaires, se préparant à un nouveau déplacement. Obéissant aux ordres d’évacuation israéliens répétés, les Ruzzi ont attendu le lever du soleil pour récupérer leurs matelas et leur tente de fortune, en quête de sécurité ailleurs. Mais quelques instants avant leur départ, un drone israélien, avec son bourdonnement annonciateur de mort, a frappé directement, tuant le père sur le coup, ainsi que son fils et son gendre. L’histoire de la famille Ruzzi, déplacée une dizaine de fois depuis le début de la guerre, est un triste exemple de l’intensification des assauts de l’armée israélienne.

De nombreux habitants de Gaza-city ne peuvent plus ou ne veulent plus quitter leur quartier. Depuis le début de l’offensive israélienne sur la ville annoncée le 10 août et formellement déclenchée le 20 du même mois, des dizaines de personnes ont été tuées alors qu’elles tentaient de fuir. « La nuit où nous avons décidé d’évacuer a été extrêmement difficile. Les bombardements étaient très intenses et nous n’avons pas pu dormir de la nuit, raconte Raed Ruzzi, 28 ans, à l’Humanité. Les chars ont tiré des centaines d’obus. Nous ne pensions pas nous…