Deux ans qu’il se préparait ! Enfin, après avoir tenté sa chance une première fois, en 2023, le Breton Léo Provost, 23 ans, a été sacré champion d’Europe de la coupe mulet, samedi 6 septembre, à Chéniers, dans la Creuse, où le concours « Euromulet » se déroule une année sur deux, en alternance avec la Belgique.

« Ça fait deux ans et demi que je laisse pousser mes cheveux », confie celui qui est installé à Carantec (29), depuis 2024, où il travaille dans la brasserie artisanale Brasserie Graphique. Et qui tient à souligner le talent de sa coiffeuse, Lady June, de Morlaix (29), « qui m’a soutenu depuis que je lui parle du concours. C’est elle qui a donné sa structure à la coupe, il y a sa signature ».

Léo Provost après l’annonce de sa victoire comme champion d’Europe de la coupe mulet.Léo Provost après l’annonce de sa victoire comme champion d’Europe de la coupe mulet. (Photo Eline Lefeunten)Quatorze sur scène

Mais sa victoire ne tient pas qu’à cette coupe emblématique des années 1970 et 1980, avec les cheveux courts sur le devant et longs dans le cou. Pour se démarquer parmi tous les candidats, il faut « surprendre » le jury et susciter le maximum d’applaudissements. Alors, quitte à y aller, Léo Provost n’a pas fait les choses à moitié. Il a pu compter sur ses acolytes de la Battle Académie, une association de jeux de rôles rennaise.

La coupe mulet, c’était un défi que je me suis lancé au départ, comme beaucoup, mais c’est aussi une façon de dire qu’on s’assume

Quatorze personnes sont montées sur scène. « Ça fait des mois qu’on prépare tout un scénario autour de mon personnage : le chevalier de la coupe mulet. On est tous passionnés par la période médiévale. On avait les tenues et les accessoires. Les copains avaient fait des bannières et j’avais même une cape siglée Euromulet 2025 ! », raconte le jeune homme. Les Rennais ont aussi installé un camp médiéval sur le site du festival, ils proposaient des verres d’hypocras, des pièces de monnaie à l’effigie du chevalier de la coupe mulet ont été imprimées en 3D et ils ont simulé des combats… « C’était un grand délire, une blague dans ce festival qui est aussi une immense blague ! »

Pour se présenter au concours, Léo Provost a imaginé un personnage de Chevalier de la coupe mulet, avec une véritable mise en scène pour l’incarner, aidé de ses amis de l’association de jeux de rôles rennaise Battle Académie.Pour se présenter au concours, Léo Provost a imaginé un personnage de Chevalier de la coupe mulet, avec une véritable mise en scène pour l’incarner, aidé de ses amis de l’association de jeux de rôles rennaise Battle Académie. (Photo Léo Provost)« Une façon de dire qu’on s’assume »

Une blague, certes, mais qui promeut aussi un état d’esprit. « La coupe mulet, c’était un défi que je me suis lancé au départ, comme beaucoup, mais c’est aussi une façon de dire qu’on s’assume. C’est un symbole d’acceptation et d’émancipation face au conformisme. Elle a perdu de son apparence ringarde », assure le champion d’Europe qui doit conserver son look au moins jusqu’en 2026, pour le prochain championnat d’Europe. Et après ? « Tant que je m’y retrouverai dans les valeurs que ça prône, je garderai mon mulet ! »