Un GLC peut en cacher un autre, du côté de Stuttgart. Il convient toutefois de désamorcer tout malentendu : le GLC que l’on connait depuis 2023 se porte à merveille et ne compte certainement pas prendre sa retraite anticipée. Best-seller de la famille l’an dernier, devant les Classe C et Classe E, il assure le rôle de locomotive des ventes Mercedes dans le monde depuis son lancement. Deux GLC se partageront donc bientôt la tête d’affiche. L’un doté de mécaniques thermiques (hybrides légers ou rechargeables), l’autre conçu sur une plate-forme 100 % électrique, à la manière de son rival désigné : le BMW X3 et son pendant électrique iX3 (lui aussi attendu d’ici fin 2025) occuperont les deux versants du marché du SUV premium.
Hormis leur nom et leur place dans la gamme Mercedes, les deux GLC n’ont donc pas grand-chose en commun. Pour les distinguer, le nouveau venu attendu sur nos routes se nommera simplement … GLC électrique, ou GLC « EQ Technology », selon l’appellation officielle. Mercedes poursuit donc la simplification entamée avec le nouveau CLA, décliné en thermique comme en électrique : les modèles EQ, qui représentaient une gamme à part entière, vont progressivement disparaitre. Quid du EQE SUV d’ailleurs, encore récent (il est apparu en 2022), qui risque de faire doublon avec le nouveau GLC électrique ? Si Mercedes n’annonce rien d’officiel à ce sujet, on imagine mal deux modèles électriques de même segment perdurer longtemps au catalogue.
Héritage tendance techno : une face avant très Leds
C’est le retour des grosses calandres traditionnelles chez Mercedes. Mais cette fois, 942 Leds composent le motif façon grille à l’ancienne ! Ici, pas de moteur à faire respirer.© Mercedes-Benz
Visuellement, impossible de confondre les deux GLC. Surprise : l’électrique ose même un clin d’œil historique décomplexé, en reprenant une calandre massive dont les contours rappellent les productions Mercedes des années 60 à 80. Les nostalgiques des W114 et consorts apprécieront. Celle-ci est désormais pleine, pour d’évidentes raisons d’aérodynamisme (le Cx de 0.24 est d’ailleurs flatteur). Ironie du sort, l’absence de contraintes de refroidissement moteur a donné toute liberté aux designers de faire revivre un élément dont l’origine est purement fonctionnelle… destiné à faire respirer un moteur thermique ! Comme un aveu, sur un air de « c’était mieux avant » ? Puiser son inspiration dans l’Histoire, cela fonctionne plutôt bien (demandez à Renault si la R5 E-Tech était une mauvaise idée). La future Classe C électrique, attendue pour début 2027, aura droit elle aussi à cette calandre revisitée. Certains rêvent déjà d’une 190 néo-rétro… Ici, le motif grillagé est en réalité composé de 942 Leds, formant un panneau de pixels éclairés. Depuis qu’il est permis d’utiliser l’éclairage à des fins purement esthétiques, tout le monde s’en donne à cœur joie. Notons que cette calandre d’inspiration rétro sera optionnelle.
Pour le reste, le dessin reste dans la veine de n’importe quel SUV contemporain… relativement convenu, même s’il faut tout de même lui reconnaitre un certain charisme (discret) : plus long de 13 cm qu’un GLC classique et à peine plus large (1,91 m soit 2 cm supplémentaires), il s’étire sur 4,85 m (soit 1 cm de moins que l’EQE SUV). La hauteur reste identique (1,64 m), mais la ligne de toit est visuellement plus fuyante.
Vie à bord : cure digitale et gros volume pour le GLC électrique
En option, le spectaculaire écran Hyperscreen occupe toute la largeur de la planche de bord : l’immense dalle de 99,3 cm regroupe données de conduite, fonctions connectées et divertissement, gérés par la dernière version du logiciel MB.OS. L’apprivoiser demandera du temps, mais l’intelligence artificielle veille au grain…© Mercedes-Benz
L’habitacle diffère assez fondamentalement de ce que l’on trouve à bord du GLC conventionnel, et s’inscrit dans la lignée des habitacles Mercedes les plus récents. La planche de bord se compose d’une immense dalle numérique qui court sur toute la largeur, ici composée d’un seul et même élément de 99,3 cm de large (contrairement au CLA ou à l’Hyperscreen de la EQS, composé de trois écrans juxtaposés). Le rendu impressionne, autant par le rendu des graphismes que par la profusion de fonctionnalités… au risque de s’y perdre. A confirmer à l’usage, mais l’ergonomie de ce très sophistiqué système d’exploitation, la toute dernière version en date du MB.OS, risque de dérouter. Le logiciel intègre d’ailleurs une grosse dose d’intelligence artificielle pour en faciliter l’usage : gestion des itinéraires, accès aux menus les plus fréquemment utilisés, fonctions connectées ou aides à la conduite… Précisons que ce spectaculaire Hyperscreen sera optionnel : de série, le GLC recevra trois écrans moins imposants (26 cm pour l’instrumentation, et deux écrans de 35,6 cm au centre et côté passager).
Pour le reste, l’agencement est semblable à ce que proposent bon nombre de rivaux 100 % électriques. La console centrale en suspension, débarrassée de commande de boite, abrite un vaste espace de rangement. Notons enfin de sérieux efforts de finition, pour faire oublier une certaine régression observée chez Mercedes ces dernières années. Quelques éléments déçoivent encore, comme les grilles de haut-parleurs façon chrome d’aspect fragile. Mais dans l’ensemble, il y a du mieux.
L’empattement plus long de 8 cm par rapport au GLC classique profite à l’espace à bord : deux adultes sont parfaitement à leur aise, aux jambes comme en garde au toit.© Mercedes-Benz
A l’arrière, les occupants sont bien lotis : l’empattement costaud (2,97 m, soit 8 cm de plus que le « simple » GLC) profite à l’espace aux jambes. Bonne nouvelle, malgré l’implantation de la batterie dans les soubassements, le plancher ne parait pas exagérément relevé et deux adultes d’1,85 m sont à leur aise. Trois, un peu moins, même si on a connu pire : le plancher plat et l’assise libèrent de la place, mais le dossier de la place centrale est trop ferme pour y voyager décemment. Parlant de voyage, le GLC affiche une capacité flatteuse côté coffre : à 570 l, le volume reçoit sans problème les bagages d’une famille (jusqu’à 1 740 l banquette rabattue). Rien d’exceptionnel cependant compte tenu du gabarit de l’engin. Relevons toutefois la présence d’un frunk de 128 l sous le capot avant (avec une astucieuse ouverture tactile), permettant de ranger les câbles de charge et quelques accessoires.
Batterie et recharge : face aux rivaux, le GLC EQ en bonne place
Le GLC 400 4Matic, seule motorisation proposée au lancement, dispose de deux moteurs électriques développant 490 ch en puissance combinée (4,3 s de 0 à 100 km/h).© Mercedes-Benz
Le GLC EQ n’a évidemment rien à voir avec le vieillissant EQC, disparu en 2023 au terme d’une brève carrière anonyme. Le premier SUV électrique de l’Etoile, conçu à partir de la plate-forme de l’ancien GLC électrifiée a posteriori, n’a jamais réussi à percer. Trop cher, prestations décevantes… Son remplaçant, qui étrenne la nouvelle plate-forme MB.EA (déclinée à terme sur la future Classe C électrique prévue pour 2027), annonce en tout cas une carte de visite flatteuse : l’architecture 800V permet une puissance de charge DC élevée, pointant à 330 kW. C’est mieux qu’un Audi Q6 e-tron et son jumeau Porsche Macan (270 kW), mais moins que le futur BMW iX3 (400 kW). Mercedes n’annonce aucun temps de charge officiellement homologué à ce jour, et se contente d’évoquer 300 km d’autonomie retrouvées en 10 mn de recharge rapide. L’unique batterie (type NMC) proposée au lancement, d’une capacité de 94 kWh nets, devrait ainsi se charger de 20 à 80 % en moins de 15 mn d’après ces premières informations. Côté autonomie, les 713 km promis s’annoncent optimistes, tout comme la consommation annoncée : de 14,9 à 18,8 kWh/100 km de moyenne WLTP. Tablons plutôt sur 500 km en conditions réelles, sans s’éterniser sur Autobahn (même si la vitesse maximale donnée pour 210 km/h le permet), ce qui serait déjà un score honorable. Sur ce point, notons que le GLC reçoit à l’instar du CLA une transmission dotée d’un second rapport surmultiplié destiné à abaisser la consommation électrique sur voie rapide.
GLC 400 4 Matic : dans un premier temps, une seule configuration moteur/batterie disponible
Pour les amateurs de loisirs impliquant de tracter de lourdes charges, le GLC EQ annonce 2,4 tonnes de capacité de remorquage.© Mercedes-Benz
En attendant l’arrivée d’une batterie plus petite et d’une motorisation moins puissante (sans doute en simple propulsion), l’offre du GLC électrique se limite au lancement à une seule version 400 4 Matic. Plutôt musclée, celle-ci est dotée de deux moteurs électriques (un par essieu), développant 490 ch de puissance combinée et assurera le sommet de gamme chez nous… exception faite d’une incontournable version AMG. Côté performances, on tablera sur 4,3 s pour l’exercice du 0 à 100 km/h, chrono classique pour un SUV électrique de cette puissance (4,4 s pour un Audi SQ6 e-tron Quattro de même puissance). Une brève escapade en passager à bord d’un prototype d’essai nous aura au moins permis de cerner (un peu) le niveau de confort à prévoir, a priori de haute volée grâce à une très sophistiquée suspension pneumatique dérivée de la Classe S. En principe optionnel, tout comme les roues arrière directrices. Relevons aussi d’intéressantes capacités de remorquage de 2,4 tonnes, avis aux amateurs de nautisme ou d’équitation.
Les données techniques du nouveau GLC électrique sont encore parcellaires et vagues, tout comme ses tarifs (estimés à environ 80 000 € en prix d’appel). Prochaine étape : les premiers essais sont attendus pour la fin de l’année, et le lancement commercial suivra dans la foulée, à partir du printemps 2026.
Sans fantaisie particulière, la silhouette du GLC EQ reste dans la veine du GLC classique. Il s’étire sur 4,85 m, 8 cm plus long que ce dernier.© Mercedes-Benz