Par
Bruna Fernandez
| Journaliste

Née à l’époque des “Inconnus”, Bruna grandit entre le Brésil et la France. Enfant, elle enrichit son imaginaire devant le grand et le petit écran. Devenue journaliste, elle passe derrière la caméra et travaille pour plusieurs émissions. Un petit monde qu’elle se plaît à décortiquer pour puremedias.

La journaliste, qui avait témoigné dans le documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste » a tenu à défendre sa consœur, qui est accusée de diffamation par l’ancien chroniqueur star du « Canal Football Club ».

Isabelle Ithurburu présente le « 13 Heures » de TF1, le lundi 21 juillet 2025. © TF1

La suite après la publicité

Figure montante de TF1, elle vient elle aussi, du journalisme sportif. Dans un entretien accordé à « Sateliffacts » et mis en ligne ce vendredi 5 septembre, Isabelle Ithurburu revient sur sa rentrée médiatique chargée sur TF1, après avoir pris le fauteuil de joker du « 13H » de TF1 avec succès. À l’occasion de cette interview, la journaliste a également été interrogée sur l’affaire qui oppose Marie Portolano à Pierre Ménès

« Il y a encore des femmes qui n’osent pas parler »

Isabelle Ithurburu avait en effet témoigné dans le documentaire de sa consœur « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », diffusé en 2021 sur Canal+. « J’ai hésité à y participer parce que je n’ai jamais eu ce genre de problème. J’ai eu beaucoup de chance », se rappelle celle qui a « présenté ‘Jour de rugby ‘et créé le ‘Canal Rugby Club' ». « Dans un milieu encore très masculin, je n’ai jamais été un faire-valoir », assure-t-elle. « Et en même temps, ce documentaire a permis aux hommes de prendre conscience et de casser certains mauvais comportements au quotidien », concède-t-elle. 

Mais c’est surtout sur les attaques de Pierre Ménès que la journaliste a tenu à réagir. L’ancien consultant du « Canal Football Club » estime que Marie Portolano a « brisé sa vie » pour faire carrière. Une accusation qu’Isabelle Ithurburu rejette fermement : « Je ne pense pas qu’elle ait brisé sa vie, il ne faut pas inverser les responsabilités. Dans ce milieu comme dans d’autres, je pense qu’on est loin d’être allé trop loin. Il y a encore des femmes qui n’osent pas parler. Il faut continuer… »

Coïncidence du calendrier, ce jeudi 4 septembre, le média « Les Jours » a révélé que Marie Portolano a été mise en examen pour complicité de diffamation aux côtés de Manuel Carcassonne, directeur des éditions Stock, depuis le 15 août dernier, après une plainte déposée par Pierre Ménès. L’ancien chroniqueur du « Canal Football Club » accuse la journaliste de l’avoir visé dans son livre « Je suis la femme du plateau », publié en mars 2024 aux éditions Stock. 

À LIRE AUSSI : Marie Portolano mise en examen pour diffamation après une plainte déposée par Pierre Ménès

À noter que dans ce type d’affaires, la mise en examen est quasi-automatique à l’issue d’une plainte avec constitution de partie civile. Dans le livre, la présentatrice raconte notamment une agression sexuelle présumée en août 2016, à l’issue d’une émission sur Canal+. Si elle ne cite jamais le nom de Pierre Ménès, l’intéressé estime être « tout à fait identifiable » et a déposé plainte le 11 juin dernier. Dans un autre extrait jugé diffamatoire, elle affirme : « On a dit de lui qu’il avait un ‘droit de cuissage' ». 

L’affaire remonte à la diffusion du documentaire. Rapidement, la polémique avait enflé après la révélation par « Les Jours » de la censure d’une séquence où Pierre Ménès était mis en cause pour avoir soulevé la jupe de Marie Portolano en plateau. En mars 2022, dans une interview accordée à « L’Équipe », la journaliste précisait : « Le doc voulait s’attaquer à un système (…)  Je ne voulais pas raconter un homme, un agissement, mais tout ce qui a permis à certains hommes de se comporter ainsi pendant des années », avant d’ajouter « J’avais envie d’aider les femmes, pas de détruire un homme ».

Du côté de Pierre Ménès, EA Sports a rompu leur collaboration, et plusieurs enquêtes internes ont été ouvertes chez Canal+, Radio France et RMC Sport. « J’ai tout perdu avec cette histoire. Ça fait trois ans que mon téléphone ne sonne plus. J’y ai laissé mon honneur, mon travail, ma santé », a-t-il déclaré dans « Le Parisien » en décembre 2024. En avril 2023, il a par ailleurs été condamné pour agression sexuelle sur une vendeuse en 2018, mais relaxé pour deux autres affaires similaires. Depuis 2022, il est visé par une enquête préliminaire du parquet de Nanterre pour des faits présumés de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle.