De hauts responsables ukrainiens ont conduit 60 diplomates étrangers lundi à Kyiv pour une visite des bureaux gouvernementaux endommagés au cœur de la capitale, au lendemain de la plus importante attaque aérienne russe contre l’Ukraine depuis le début de son invasion totale il y a plus de trois ans.
L’attaque russe de dimanche a impliqué plus de 800 drones et leurres, et s’est produite alors que des mois d’efforts de paix menés par les États-Unis semblent s’essouffler.
Quatre personnes ont été tuées lorsque des drones ont frappé des immeubles d’habitation, et un panache de fumée s’est élevé du principal bâtiment gouvernemental de la capitale, où se trouvent les bureaux de hauts fonctionnaires.
Il s’agirait de la première attaque russe visant ce bâtiment de 10 étages de style soviétique, construit il y a près d’un siècle et doté d’une imposante façade en demi-cercle.
Au cours de la visite, la première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, le ministre des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, et le ministre de l’Intérieur, Ihor Klymenko, leur ont montré des bureaux incendiés et jonchés de débris calcinés.
Mme Svyrydenko a qualifié cette attaque de «signal clair que la Russie ne souhaite pas la paix et se moque ouvertement des efforts diplomatiques du monde civilisé».
Un autre délai fixé par le président américain Donald Trump, en août, pour que le Kremlin change de cap sous peine de graves conséquences est passé.
Le président Trump a hésité à imposer de nouvelles sanctions à la Russie malgré son offensive et a imputé la responsabilité des combats en cours aux deux camps, alors même que l’Ukraine se défend contre l’invasion à grande échelle lancée par son grand voisin le 24 février 2022.
Le locataire de la Maison-Blanche a mentionné dimanche qu’il comptait s’entretenir avec le président russe Vladimir Poutine dans les prochains jours et a reconnu que le conflit s’était avéré plus difficile à résoudre qu’il ne l’avait prévu.
L’armée russe semble incapable de conquérir du terrain sur les 1000 kilomètres de front, malgré des avancées progressives dans les zones rurales.
L’Ukraine et les dirigeants européens exhortent Washington à renforcer les sanctions économiques contre la Russie, dont l’économie de guerre dépend largement des exportations de pétrole brut, et contre les pays qui achètent ses produits.
Une équipe de responsables européens, dirigée par l’envoyé de l’Union européenne pour les sanctions, David O’Sullivan, se rendra lundi au Trésor américain pour discuter de diverses formes de pression économique à exercer sur la Russie, notamment de nouvelles sanctions, a déclaré à l’Associated Press une personne au courant de la réunion. Cette personne a requis l’anonymat pour donner un aperçu de la réunion.
Il est peu probable que l’Ukraine obtienne un répit rapide des bombardements nocturnes, la Russie cherchant à dissuader les Ukrainiens de se lancer dans la guerre.
Des responsables et analystes ukrainiens ont déjà averti que la Russie avait l’intention d’intensifier ses tirs de barrage jusqu’à inclure plus de 1000 drones par jour avant la fin de l’année.
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Fatima Hussein a contribué à ce reportage depuis Washington.