Le Premier ministre François Bayrou soumet son poste au vote de confiance des députés, ce lundi à l’Assemblée nationale. Sauf énorme surprise, le locataire de Matignon a toutes les chances de devoir remettre sa démission. Suivez la séquence en direct vidéo sur ici.fr.
François Bayrou vit sans doute ses dernières heures en tant que Premier ministre. Après neuf mois à Matignon, le centriste a décidé de soumettre son sort au vote de confiance des députés. Le centriste ne se fait pas d’illusion, alors qu’Emmanuel Macron est déjà en quête de son successeur, sous la pression des oppositions.
Le Premier ministre a prononcé une nouvelle déclaration de politique générale, à la tribune de l’Assemblée, avant un débat puis le vote des députés. Le vote est émis à la majorité des suffrages exprimés, ce qui signifie que pour faire tomber le gouvernement, il suffit que plus de la moitié des votants refusent la confiance. Le verdict sera connu vers 19h. Suivez cet après-midi en direct vidéo sur ici.fr.
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Le « pronostic vital » de la France est « engagé »Lors de sa déclaration de politique général, le Premier ministre François Bayrou a évoqué une « épreuve de vérité » pour la France. « Je l’ai voulue », a-t-il ajouté, au sujet de cette épreuve lancée « avec l’assentiment du président de la République ». « Certains d’entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement, ont pensé que c’était déraisonnable, que c’était un trop grand risque. Or, je pense exactement le contraire », a-t-il déclaré aux députés. « Le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change ». Le « pronostic vital » du pays est « engagé » en raison de ce « surendettement », a-t-il ajouté.
« Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement » mais pas « d’effacer le réel » : le « poids » de la dette devenu « insupportable », a poursuivi François Bayrou. « Il n’y a donc qu’un chemin pour que notre pays s’en sorte aujourd’hui », le rétablissement des finances publiques. « La conjonction des forces qui annoncent qu’elles vont additionner leurs voix pour faire tomber le gouvernement, c’est un tohu-bohu qui se prépare pour la France », a-t-il prévenu. « Ce qui a sa place ici, c’est la conscience personnelle de chacun ».
Un rapport de forces très défavorable
Le rapport de forces est plus que défavorable au gouvernement Bayrou : l’extrême droite et les partis de gauche veulent faire chuter le Premier ministre. Cela représente déjà 264 voix, contre 210 sièges pour les quatre groupes soutenant l’exécutif (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons). Le petit groupe indépendant Liot et quelques députés LR ont depuis annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance. Le patron des députés Républicains Laurent Wauquiez a donné une « liberté de vote » à son groupe, alors que le président du parti Bruno Retailleau a appelé à soutenir le gouvernement Bayrou.
Si le gouvernement de François Bayrou tombe, le Premier ministre est alors démissionnaire, et son gouvernement cantonné aux affaires courantes, le temps que soit nommé son successeur par Emmanuel Macron. Le Président peut aussi dissoudre l’Assemblée, et de nouvelles législatives seront organisées. Il faudra alors attendre le résultat de ce scrutin pour que le président nomme un nouveau Premier ministre, qui constituera son gouvernement.