Open Blot de Rennes (Challenger 100)À 40 ans, après avoir (presque) tout gagné, comment trouvez-vous encore le goût de la compétition et maintenez-vous un tel niveau de professionnalisme ?

C’est avant tout une passion ! J’aime m’entraîner, me préparer, repousser mes limites. Le vrai challenge, c’est justement de rester compétitif à 40 ans. J’ai la chance de vivre de ce que j’aime, de ressentir des émotions fortes sur les tournois. On m’a dit qu’ici il y aurait du monde, et c’est ça qui me pousse aussi. J’adore la compétition, et j’adore tout ce qu’il faut pour en arriver là, donc pour moi c’est comme une facilité on va dire !

On vous décrit souvent comme un des derniers joueurs « romantiques » ou « à l’ancienne ». Que pensez-vous de l’évolution du circuit et des joueurs qui ressemble davantage à des machines ?

« À l’ancienne », sûrement parce que je suis vieux (rire) ! Il ne faut pas trop comparer les générations. J’aime beaucoup Alcaraz, il varie beaucoup, crée du jeu, il fait le show au niveau de sa raquette tellement c’est beau à regarder et, pour moi, il est loin d’être un robot ! Aujourd’hui, c’est vrai, les conditions de jeu sont plus homogènes partout, donc les joueurs s’adaptent et évoluent souvent dans un registre plus standardisé.

À chaque fois que vous entrez sur un court, il se passe quelque chose. Le public vous adore, parfois plus que les jeunes générations, non ?

L’âge, encore (rire) ! J’ai 40 ans, ça fait plus de 20 ans que je joue. J’ai vécu tellement de choses avec le public que j’ai forcément créé un lien, notamment en France, grâce à ce que j’ai accompli en remportant Roland-Garros. J’ai tissé ce lien au fil des années, et je pense que les gens sont encore contents de me voir jouer. Il faut laisser le temps aux jeunes de trouver leur place, mais, selon moi, Alcaraz est la meilleure personnalité possible pour représenter le tennis.

Vous jouez encore beaucoup et très bien. Mais comment voyez-vous la suite ? Coach, consultant TV ?

J’ai plein d’envies, certains projets déjà en cours, dans le tennis et aussi ailleurs. Mais mon objectif reste de finir ma carrière du mieux possible. Je suis à 100 % dans ce que je fais, ça demande des sacrifices, de la discipline. Pour l’instant, aucune date de fin n’est prévue !

Quel regard portez-vous sur le tennis français aujourd’hui ?

Le tennis français est très fort, très dense. Beaucoup de joueurs sont là, qui poussent à la porte. La France a une chance immense d’avoir Roland-Garros et une grande fédération. On espère tous qu’un joueur français gagnera bientôt un Grand Chelem. Mais personne n’a la recette, ça se joue parfois à très peu de choses.

En aparté, le Malouin Manuel Guinard nous a confié que vous étiez très bon au tennis-ballon. Seriez-vous prêt à affronter trois joueurs du Stade Rennais à ce petit jeu ?

Absolument pas (rire) ! Je suis nul au foot ! Je suis un compétiteur, je m’arrache, je donne tout, mais là je me ferai humilier.

Entrée en lice, ce mardi, pas avant 19 h face au Français Kenny de Schepper