Présenté à la Mostra de Venise, le nouveau film de Cédric Jimenez, Chien 51, a divisé la critique. Les premiers avis de la presse sont là.

Après avoir signé des polars nerveux comme La French et BAC Nord, Cédric Jimenez s’aventure pour la première fois dans la science-fiction avec Chien 51. Un pari risqué mais attendu, puisque le film réunit un casting impressionnant avec Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Louis Garrel, Romain Duris, Valeria Bruni Tedeschi et Artus. Avec ses 42 millions d’euros de budget, Chien 51 se rêve comme l’un des projets les plus ambitieux du cinéma français récent.

Adapté du roman éponyme de Laurent Gaudé, le récit, transposé d’Athènes à Paris, imagine une capitale en 2045, fracturée en zones sociales et surveillée par une intelligence artificielle omnipotente. Dans ce Paris dystopique, la mort de l’inventeur d’Alma (l’IA qui régit la ville) force Salia (Exarchopoulos) et Zem (Lellouche) à mener une enquête conjointe, qui va évidemment révéler une conspiration qui remet en cause tout l’équilibre politique. Présenté hors compétition en clôture de la 82ᵉ Mostra de Venise, le film a divisé la critique. Revue de presse.

Zone 51 – Chien 51

« Le schéma est classique mais la réalisation de Jimenez est virtuose, comme si, soudain, il était le premier, enfin, à digérer les enseignements du jeu vidéo pour en faire un pur spectacle de cinéma où l’humain surnage dans de remarquables effets visuels.

Pas besoin d’Alma pour prédire, d’ailleurs, un César du meilleur décorateur au film, tant ce Paris de demain regorge de détails inspirés, entre une vision ultra améliorée du karaoké, des quartiers de pauvreté et d’orphelins en déshérence, et une Love Party au luxe de fin du monde… »

Télérama

« Chien 51 est efficace dans sa description de la bureaucratie de la surveillance, de son visage administratif grisâtre. Les citoyens sont suivis grâce à la reconnaissance faciale et aux bracelets électroniques que tout le monde (même la police) est tenu de porter. Mais c’est aussi un thriller efficace, qui tient le spectateur en haleine, avec très peu de temps morts.

Un scénario plus tranquille aurait peut-être permis de mieux mettre en valeur le personnage joué par Valeria Bruni-Tedeschi, une médecin bienveillante qui travaille bénévolement dans un centre communautaire de la Zone 3, mais le savoureux film de genre de Jimenez préfère aller droit au but, littéralement, et c’est la bonne décision. »

Screen Daily

Minority support

« [Chien 51] se distingue par ses commentaires pertinents sur l’intelligence artificielle. Accompagné d’impressionnantes séquences d’action, il établit un parallèle direct avec nos craintes croissantes face aux États surveillants et aux structures bureaucratiques malhonnêtes. »

Next Best Picture

« Pourtant, tout n’est pas à jeter dans Chien 51. La mise en scène offre quelques morceaux de bravoure, notamment la spectaculaire séquence du club “Millénium”, où musique techno et esthétique drag explosent à l’écran. Paris y est un décor saisissant, proche du Los Angeles post-apocalyptique de Strange Days, rythmé par des scènes d’action haletantes et une bande-son électrisante.

Si le film séduit par son énergie visuelle et sonore, il échoue à lier le tout dans une narration solide. En définitive, Chien 51 est une œuvre inégale, trop ambitieuse pour être un simple polar, trop superficielle pour être une dystopie marquante, mais qui laisse malgré tout entrevoir ce que Jimenez sait faire de mieux : filmer l’urgence et la tension sociale.« 

Movierama

« Pour un film qui traite principalement des algorithmes et des ravages qu’ils causent dans la société, le thriller dystopique français Dog 51 (Chien 51) ne semble pas conscient du fait qu’il a lui aussi été réalisé à l’aide d’un algorithme. Du moins, c’est ce qu’il semble être. »

The Hollywood Reporter

Gros recyclage d’image, même dans le trailer

« L’univers de Chien 51 souffre beaucoup de la comparaison avec deux de ses glorieux aînés : le monde pluvieux de Blade Runner et le chaos permanent du chef-d’œuvre d’Alfonso Cuaron, Les Fils de l’homme, qui étaient déjà des adaptations littéraires. C’est d’autant plus dommageable que ce n’était pas l’intrigue du roman initial qui séduisait tant, mais la description du futur que nous réserve le capitalisme avec l’aide des IA.

L’approche policière n’est pas escamotée mais un spectateur habitué aux récits d’anticipation ne sera guère surpris des développements de l’enquête – à l’exception du personnage fascinant mais trop rare à l’écran du gourou anti-IA incarné par Louis Garrel et de sa fin, plus sombre et définitive que celle du roman. »

Paris Match

Les premiers retours sur Chien 51 sont partagés. Certains y voient une tentative salutaire de hisser la science-fiction française à un niveau rarement atteint en termes de moyens et d’ambition visuelle, tandis que d’autres dénoncent une intrigue prévisible et une influence américaine trop voyante. Comme si Cédric Jimenez avait gagné en ampleur ce qu’il a perdu en singularité.

Chien 51 arrivera dans les salles le 15 octobre 2025.