Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, avait annoncé, comme d’autres politiques, son retrait du réseau social X (ex-Twitter), le 20 janvier 2025. Une date symbolique, puisqu’il s’agissait du jour de l’investiture de Donald Trump en tant que président des États-Unis, une victoire à laquelle a largement contribué l’entrepreneur controversé Elon Musk, qui possède la plateforme X depuis 2022 et, depuis, en a fait une tribune politique de choix.

Pour autant, Twitter n’en a pas fini avec Grégory Doucet.

Tais-toi quand tu parles !

Souvenez-vous… Fin 2024, Jean Petrilli, un juriste retraité et administré de la Ville de Lyon, avait décidé de saisir le tribunal administratif au nom de la liberté d’expression, d’opinion et à l’égalité d’accès au service public, après avoir été bloqué durant quatre mois sur Twitter par le maire de Lyon. Et ainsi empêché d’opposer aux publications de l’édile des commentaires dans lesquels revenaient régulièrement des termes virulents tels que « fossoyeurs », « dogmatiques », ou encore « apparatchiks ». Rien, toutefois, qui ne tombe sous le coup de la loi.

La question est donc la suivante : le maire d’une commune peut-il bloquer l’un de ses administrés sur les réseaux sociaux ? Cette affaire, pour le moins atypique et qui pourrait faire jurisprudence (comprendre, ouvrir la boîte de Pandore), devait être étudiée par le tribunal administratif de Lyon, le 26 novembre de cette même année. L’instance s’était alors tournée vers le Conseil d’État afin qu’il tranche sur cette épineuse question, lequel a rendu son avis le 26 mars 2025, comme le révèle Tribune de Lyon.

Une bataille, mais pas la guerre…

« Un compte ouvert sur un réseau social par une personne physique, diffusant un contenu sélectionné par cette personne sous sa responsabilité, ne peut, même si cette personne est investie d’un mandat local et que le compte fait apparaître sur le réseau social que son titulaire a la qualité d’élu local […], être considéré comme participant de la mission de service public de l’information locale assurée par cette collectivité », écrit le Conseil d’État.

Pour autant, il ne s’agit là que d’un avis consultatif, que pourra choisir de prendre en compte ou non le tribunal administratif de Lyon, qui se retrouve de nouveau avec la patate chaude entre les mains. Va-t-il apporter une réponse définitive à la question qui lui a été posée, ou se déclarer incompétent et renvoyer le dossier devant le tribunal des conflits ?

La suite au prochain épisode d’une saga administrative typiquement franco-française, mais qui ne manque pas de sel…