Le ruban a été coupé lundi matin, au 63, rue Victor-Clappier, le nouveau siège du Crédit municipal. Sur la place Besagne, les locaux occupés étaient loués. Là, le Crédit municipal est maintenant propriétaire sur plusieurs étages pour y abriter une trentaine de salariés sur les 75 que compte l’équipe locale.
» On change de siège mais pas d’esprit: agir toujours pour l’inclusion financière afin de trouver des solutions pour tous. C’est ça l’esprit du prêt sur gage. Notre métier ne change pas et la progression que nous connaissons nous encourage », a expliqué Michael Lili, directeur du Crédit municipal de Toulon. À la fois système de prêts sur gages mais aussi banque, le CM tient à ses « différentes casquettes ». La maire de Toulon, Josée Massi, l’a rappelé: « vous êtes une vraie banque compétitive mais aussi un établissement social et solidaire. On le surnomme le Clou, Chez ma tante ou Mont-de-piété mais sa mission reste la même. Elle est primordiale. »
813 euros de valeur en moyenne
Présent depuis plus de deux cents ans à Toulon, le Crédit municipal est à la fois un organisme de crédit, une structure bancaire et un accueil à l’année pour le prêt sur gage. Utile pour tous ceux qui ont besoin d’argent liquide rapidement en échange d’objets laissés en gage.
C’est le cas tous les matins, sur le boulevard Clemenceau, où des dizaines de Toulonnais viennent confier, pour des durées variables, bijoux, montres et objets personnels en échange de cash. « Actuellement, 12.126 contrats sont en cours à Toulon », ajoute Eric Toche, en charge de la communication. « Le montant moyen des objets laissés en gage avoisine les 813 euros. À tout moment, les gens peuvent venir récupérer leurs biens une fois leur situation financière rétablie. »
Un bronze estimé à 1 million !
Les biens confiés au Crédit toulonnais sont très divers: montres ou bijoux de valeur (pour l’essentiel) mais aussi tableaux de maîtres, armes, instruments de musique et même une voiture de collection qui avait été confiée au Crédit municipal. Elle avait été entreposée dans un garage secret de la région toulonnaise pour éviter les vols.
« Pendant tout le temps, les personnes restent propriétaires de leurs lots. Au bout de deux ans, sans nouvelles d’elles, l’objet peut être mis aux enchères. Sinon, très souvent, les personnes signent des contrats de six mois qui nous lient à eux. Ces contrats sont renouvelables si besoin. Nous restons toujours ouverts à la discussion », commente Eric Toche.
À Toulon, le record avait été atteint par une œuvre d’art qui avait été confiée au Crédit municipal: un bronze estimé à 1 million d’euros! Il avait finalement été cédé aux enchères à un riche Américain pour 300.000 euros. Les pièces d’or sont également très nombreuses aujourd’hui. Et, phénomène nouveau, la maroquinerie de luxe prend de plus en plus de place sur les étagères. Les sacs de marque sont confiés en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Et gagnent en valeur marchande.