Jaune en petite section, rose en moyenne et bleu en grande. Voilà le code couleur des tabliers des bambins de maternelle dans cette école de Nice est. De l’autre côté du Port, on commence par le bleu, ailleurs, par le vert ou l’orange. Bref, à chaque établissement sa gamme et les parents la connaissent bien.
Ici, ça n’étonne personne de voir des ribambelles de minots cheminer le matin vêtus de leurs petites blouses souvent en imprimé vichy, observant religieusement leur code couleur, qu’ils ne quittent pas de la journée. Mais les touristes ou ceux les néo-Niçois sont un peu plus étonnés. Alors spécificité Niçoise? Oui et non.
Chaque école fait ce qu’elle veut
La Ville rappelle la règle: « Aucune consigne n’est donnée, c’est à la discrétion des directeurs d’établissements ». Du côté du rectorat, même réponse: « C’est à l’appréciation du directeur et voté en conseil d’école ». D’ailleurs, rien d’obligatoire. Il faut garder en tête que le tablier n’est pas un uniforme mais un vêtement destiné à protéger les habits de l’enfant des tâches éventuelles. Une école maternelle n’est d’ailleurs pas tenue d’en demander si elle ne le souhaite pas. Car voilà la particularité: l’étoffe est portée à Nice tout au long de la journée et pas seulement pour faire de la peinture!
Alors d’où vient cette habitude? De loin car de mémoire de Niçois, on a toujours porté la blouse les premières années d’école. C’est ancré et pas près d’arrêter. Entre le côté pratique, le sentiment d’appartenance à un établissement, et cette sorte de tradition, le tablier a encore de beaux jours devant lui.
L’indétrônable Roi du Tablier
Pour les fournitures, c’est facile: de nombreuses chaînes de magasin, y compris les grandes surfaces, en proposent en cette saison. Mais les Niçois sont particulièrement attachés au Roi du Tablier, l’institution de la rue Barla créée en 1933, maintes fois citée dans les médias et sur les réseaux sociaux lorsque les internautes glanent des conseils sur les magasins. Là-bas, c’est fabrication française et broderie personnalisée, un supplément plébiscité par les parents. D’autres petites boutiques s’y mettent et proposent divers modèles avec force détails tels que des cols Claudine ou des poches imprimées.
Pour les tarifs, ils s’échelonnent d’une dizaine à une quarantaine d’euros selon les points de vente. Quand ce ne sont pas les grands-mères qui sortent les machines à coudre pour l’occasion. Finalement, la blouse d’écolier deviendrait presque un accessoire de mode.
Le Roi du Tablier, rue Barla à Nice. Jean François Ottonello.