Andrew O’Hagan nous avait enthousiasmé l’année dernière avec le nostalgique Les Ephémères, évocation d’une amitié de jeunesse  avec en toile de fond les années Tchatcher.

 Avec Caledonian Road, grand roman étranger de cette rentrée littéraire, il livre une monumentale fresque sociale et politique, drôle, tendre et parfois déchirante sur le Londres des années post-Brexit.

 Au centre de cette vaste toile d’araignée sociale, on retrouve l’historien de l’art Campbell Flynn, auteur d’une biographie à succès de Vermeer qui tente de financer son train de vie fastueux par des contributions régulières dans des magazines de mode.

 Écrivains, éditeurs, artistes, DJ’s , députés , hackers , journalistes, membres de la noblesse, rappeurs, criminels, immigrants, oligarques russes et même une locataire protégée, défilent dans cette histoire aussi britannique que le thème des classes sociales qu’il aborde aux côtés d’autres thèmes dérivés des problèmes sociaux et politiques de la capitale et par extension du pays.

L’histoire est ici un instrument descriptif qui fonctionne comme une argumentation critique sur l’état d’une ville aussi incommensurable que Londres .

Andrew O’Hagan possède ce talent fou  et rare, celui de peindre avec justesse, toutes les classes sociales et nous immerge dans une fresque monumentale et magistral quelque part, entre Tom Wolfe et  Martin Amis .

 

Caledonian Road, par Andrew O’Hagan. Traduit de l’anglais par Céline Schwaller. Métaillié, 646 p., 24,50 €.