À Saint-Martin-d’Hères, en périphérie de Grenoble, la prolifération des sangliers inquiète de plus en plus les habitants. Ce qui relevait autrefois de l’anecdote est devenu une véritable source de tension. Récemment, une attaque a même conduit une jeune femme et ses chiens à un face-à-face dramatique avec un suidé.
Des dégâts en pleine zone urbaine
Dans le parc de Saint-Martin-d’Hères, à quelques mètres seulement d’une aire de jeux pour enfants, le sol est littéralement retourné. Les sangliers, à la recherche de nourriture, creusent le terrain nuit après nuit. « On estime leur nombre à une douzaine, entre 12 et 15 individus », a expliqué Sébastien Persicot, président de l’association communale de chasse, à nos confrères de France 3. Une population suffisante pour ravager les parcelles et poser un réel problème de sécurité publique.
Une attaque choquante
La situation a franchi un cap début septembre. La fille de Géraldine Ayache, qui promenait ses chiens, s’est retrouvée face à un sanglier. Le choc a été brutal : l’animal s’est senti acculé et a chargé. Les chiens ont tenté de protéger leur maîtresse, mais l’un d’eux, un malinois, a été grièvement blessé et a dû subir trois heures d’opération. « Le sanglier a attaqué ma fille. Il faut que des mesures soient prises », demande aujourd’hui la mère de famille, encore sous le coup de l’émotion.
Des règles de chasse trop restrictives
Pourtant, malgré l’urgence, les chasseurs se heurtent à des règles particulièrement contraignantes. Comme le rappelle Patrice Sibut, président de la Fédération départementale des chasseurs de l’Isère, un arrêté préfectoral datant de 2006 restreint la chasse dans cette zone périurbaine. Concrètement, les chasseurs n’ont l’autorisation d’intervenir que le samedi jusqu’à 15 heures et le dimanche jusqu’à midi, et uniquement durant la saison officielle qui ne démarre que le 14 septembre. Ces limites, dictées par des considérations de sécurité, nuisent aujourd’hui à une régulation efficace alors que les sangliers s’installent durablement dans le tissu urbain.
Une urgence de terrain
En attendant l’ouverture de la chasse, la municipalité a dû se résoudre à fermer certains secteurs fréquentés par les sangliers et prévoit l’installation de clôtures pour protéger les riverains. Mais chacun sait que ces mesures resteront insuffisantes face à une espèce qui s’adapte à tous les milieux et dont la croissance démographique est exponentielle. Plus que jamais, la situation grenobloise démontre que la régulation des sangliers par les chasseurs est non seulement utile, mais indispensable. Car en zone rurale comme en zone urbaine, la cohabitation forcée avec le sanglier ne peut conduire qu’à des accidents.